Site historique des parties civiles

Gérard Boulanger, a plaidé toute la journée de Lundi. C’est aussi la première plaidoirie des parties civiles.

Le crime contre l’Humanité est constitué
« dès que le premier homme a été tué parce qu’il est né ! »
[Lundi 9 mars 1998 – 81ème audience – 9h45 – 11h25]
et
[Lundi 9 mars 1998 – 81ème audience – 14h45 – 16h50]
et
[Interruption de 16h50 à 17h30. Reprise 17h30 – 18h30]

Moïse Schinazi a dit: « C’est honteux ce que vous avez fait, Maurice Papon. »
Eh oui, il n’y a que cela à dire : « C’est honteux ! » Et nous espérons beaucoup de l’arrêt que vous serez amenés à prendre. Il n’est pas de la responsabilité des avocats des parties civiles de demander une peine. La peine est une sanction sociale dont la demande appartient au Ministère public. Les parties civiles n’ont donc pas à vous demander une peine. Mais j’aimerais que, dans votre délibéré, lorsque vous prendrez la décision de condamnation, inéluctable, vous pensiez que si nous représentons 72 personnes disparues, il y en a eu 1597 déportées. Et que vous vous souveniez de ces mots d’Hertz Librach : « Notre peine, à nous, elle est perpétuelle. »

Michel avait déjà été mon avocat il y a quelques dizaines d’années avant quand je faisais partie d’un comité de soutien aux objecteurs de conscience.

Plaidoirie le 10 Mars 1997 au nom du MRAP ( Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples.

Michel Touzet « Il est difficile en 1998 de trouver les mots qui disent l’horreur de 1942 »
« Monsieur le Président, Madame et Messieurs de la Cour Mesdames et Messieurs les Jurés C’est avec beaucoup d’émotion, 15 ans après avoir pris contact avec les victimes, que je voudrais les citer toutes, les appeler par leur nom, leurs prénoms, tout au moins celles qui sont représentées, ici. Un procès n’est pas une commémoration. Celle-ci est utile. C’est un acte libérateur pour ceux qui ont souffert de voir commémorer ces souffrances
(…)
La cour s’en souvient : Papon de sa main, écrit à Dubarry : « la discrimination entre Juifs et Aryens étant faite et ayant donné satisfaction, il faut maintenant s’intéresser aux Juifs intéressants, et il donne quelques exemples : légion d’honneur à titre militaire, croix de guerre, femmes de prisonniers etc. On a beaucoup ironisé sur le terme, et Maurice Papon s’est défendu en indiquant que, sans mauvaise foi, on pouvait bien comprendre ce qu’il voulait dire. De fait, on peut le comprendre. Mais on doit aussi aller plus loin et, affinant l’analyse, penser que ce terme choisi a une signification qui rejoint bien, en profondeur, l’idéologie de Laval et de Bousquet, qui ont imaginé l’horrible troc de juillet 42 et qui, à défaut d’antisémitisme à la Pétain, était marqué du plus profond mépris pour les plus pauvres et les déshérités: en l’occurrence, les Juifs qui fuyaient l’Est. En cela, ce mot a de l’importance et Papon était un digne serviteur de ses maîtres Bousquet et Laval.
(…)
Il s’agit donc d’une collaboration à ce crime contre l’humanité, indispensable pour les Allemands et accordée sans réserve et avec zèle. Il est difficile en 1998 de trouver les mots qui disent l’horreur de 1942, viols, vols, frustration intense qu’il a fallu contenir et laisser s’exprimer avec des larmes, il est de la plus grande urgence de laisser enterrer les morts, et de construire l’avenir. Aucune partie civile n’est animée de sentiment de vengeance. Ils attendent la condamnation pour pouvoir après pardonner. »

Caroline Daigueperse « Vous proclamerez haut et fort l’alliance de la morale et de la Justice »
Plaidoirie du 10 Mars 1998 au nom de l’Association Consistoriale Israélite de la Gironde, du Consistoire Central-Union des Communautés juives de France et de l’association B’nai Brith de France »
« Tout au long de ce procès, Maurice PAPON s’est recommandé de la mise en place d’une logistique humanitaire pour sauver des Juifs ou apaiser leurs souffrances, contestant la logistique opérationnelle qui lui est reprochée dans le cadre des faits pour lesquels il est poursuivi devant cette Cour d’Assises. Ce moyen de défense ne résiste pas à l’examen des faits, des pièces du dossier, et des déclarations de l’accusé à l’audience. (…) Pour résumer, Maurice PAPON, haut fonctionnaire du Gouvernement de fait de VICHY, a exercé des prérogatives de puissance publique propres à une Administration, qui ne peuvent en aucun cas relever d’une démarche humanitaire, mais qui s’analysent en une complicité de crimes contre l’humanité, par fourniture d’aide, de moyens et assistance » (…) Les historiens à cette barre ont, dans leur ensemble, insisté sur la spécificité du profil auquel les hauts fonctionnaires de VICHY doivent correspondre : les Préfets régionaux sont qualifiés de véritables vice-rois qui règnent sur leurs Départements; ils doivent être en phase avec les exigences allemandes et le choix de leurs collaborateurs s’attache à cette idée. (…) Dès son arrivée à BORDEAUX, Maurice PAPON sera confronté au drame de la rafle qui s’est déroulée dans la nuit du 15 au 16 juillet 1942 et au convoi du 18 juillet 1942. Sur question de Monsieur le Président qui l’interrogeait pour savoir ce qu’il avait fait pendant les 15 premiers jours de juillet (avait-il contacté LUTHER, s’était-il rendu au camp de MÉRIGNAC, avait-il assisté à la rafle ou au départ du train à la Gare Saint-Jean ?), Maurice PAPON a répondu : “J’ai observé, c’était une chose nouvelle qui tombait du ciel” “… un coup de tonnerre dans un ciel bleu”. Curieuse réaction attentiste au regard du drame qui se jouait, mais qui traduit bien que Maurice PAPON a délibérément choisi, alors, de ne pas quitter le dispositif de collaboration de VICHY avec les Allemands. (…) « Cette réalité, c’est aussi le drame de la deuxième génération dont a parlé avec beaucoup d’émotion Jean-Marie MATISSON, dont le frère s’est suicidé à 20 ans, car il ne pouvait pas supporter cette effroyable souffrance. Le cauchemar a débuté par le fichage du Juif, individualisé en tant que tel. La peur, la terreur, les séparations… La livraison d’hommes, de femmes, de vieillards, d’enfants, qui ont commis le crime de naître. L’innommable s’est accompli parce que des hommes comme Maurice PAPON ont exécuté « la sale besogne » dont a parlé le Grand Rabbin SITRUK, et ont ainsi cautionné les ordres criminels qu’ils recevaient. C’est l’honneur de notre démocratie, c’est l’honneur de notre institution judiciaire de juger un homme qui a participé à ce que je considère comme étant la page la plus effroyable de notre histoire. Même si cette responsabilité doit être établie plus de 55 ans après les faits. Monsieur le Président, Madame, Monsieur les Conseillers, Mesdames et Messieurs les Jurés, Par votre délibéré, qui énoncera la culpabilité de Maurice PAPON, vous proclamerez haut et fort l’alliance de la morale et de la Justice.

L’arbre généalogique de la famille déportée à Bordeaux

Les lieux de la déportation bordelaise

Lieux de la déportation, les prisons et les domiciles de ma famillee et de celle de Slitinsky

Les lieux de la déportation bordelaise

Les Slitinsky 03 rue de la Chartreuse

Les Matisson 26 rue Lecoq

Les Brittman 26 cours maréchal Galieni Bègles

Les Fogiel Bernard, Rawdin et Matisson 11 rue e la Chartreuse

Les Fogiel 36 rue Buhan

Les Alisvaks 28 rue des Etuves

Les Husetowski 47 rue des Menuts

Les Husetowki 4 rue des Bahutiers

Une rue au nom de Maurice-David Matisson

Peut être une image de texte qui dit ’Le 23 octobre 2002 Monsieur Olivier LEONHARDT Maire de Sainte Genevi iève des Bois, Monsieur Pierre CHAMPION, Président de la Communautéd Agglomération du Val d' Orge, Vice-Président du Conseil Général de 'Essonne, Ont inauguré l'Allée Maurice-Davi MATISSON en hommageà rôle décisif dans la reconnaissance par la justice de la République Française, de la complicité du Régi me de Vichy dans les crimes contre l'Humanité perpétrés par la barbarie nazie.’

La rue Maurice-David Matisson
Extrait de « Le Parisien » du 22 septembre 2002
Elle aurait dû s’appeler Barbara ou Jacques-Brel. Ce sera finalement l’allée Maurice-David-Matisson. Mardi, le conseil municipal de Sainte-Geneviève-desBois, à l’unanimité, a attribué le nom de ce psychologue originaire de Gironde à une nouvelle rue du centre-ville. M.-D. Matisson est surtout le premier homme à s’être porté partie civile contre Maurice Papon, dès 1981. Initiative unique en France Cette décision atypique et unique en France survient une semaine après la libération de l’ancien préfet de Paris pour raisons médicales. « En apprenant cette nouvelle désastreuse, nous avons voulu marquer le coup, commente le maire PS,
Olivier Leonhardt. Nous avions pensé baptiser la nouvelle rue du nom d’un déporté mais finalement nous nous sommes arrêtés sur Maurice-David Matisson, l’homme qui a déclenché les procédures permettant de juger Papon pour crimes contre l’humanité. Pour nous, c’était un devoir civique. » Dans le cortège des invités, lors de l’inauguration prévue cet automne, se trouveront des membres de la famille de Maurice-David Matisson, mais aussi les avocats de la partie civile du procès Papon. « C’est une initiative heureuse de donner le nom d’un juste à une rue alors
qu’il y a tellement de bourreaux qui ont cet honneur, lâche Me Gérard Boulanger, un des premiers défenseurs à s’être intéressés au dossier. Je connaissais Maurice-David depuis 1981, c’était un homme qui défendait ardemment ses principes. Un homme qui, le lendemain de la condamnation de Maurice Papon, lors de l’examen des intérêts civils, a déclaré au tribunal de Bordeaux que ce procès n’était pas une histoire
de fric. » Décédé en juin 2000 à l’âge de 74 ans, Maurice-David Matisson n’a pas pu assister à la libération controversée de l’ancien ministre de la Justice. « Je pense qu’il aurait simplement pris note de cette décision et qu’il se serait remis au travail pour continuer son combat », continue Me Boulanger. La communauté juive a également « salué le courage de la municipalité de Sainte-Geneviève-des-Bois ». « Cela va dans le sens de la reconnaissance de la mémoire de tous ces hommes et ces femmes déportés durant la Seconde Guerre mondiale », se réjouit Michel
Serfati, son représentant en Essonne

www.affaire-papon

Quelques photos de l’émission de Stéphane Le Bihan sur FR3 ( ce sont des copies d’écran)

Gérard Boulanger à la barre
Gérard Boulanger à la barre du procès d’assises
Esther Fogiel à la barre
Esther Fogiel à la barre
Marie Mouyal Etcheberry
Marie Mouyal Etcheberry partie civile de la génération d’après comme moi à la barre
Juliette Benzazon
Juliette Benzazon, partie civile à la barre
Jean-Marie Matisson
Votre serviteur à la barre
Liste de 1942
Liste de 1942, apparaissent les noms de mes cousins Jackie Alisvaks, Ginette et Jacqueline Husetowski avec Boris Cyrulnik
Riss
Riss, une des meilleures couvertures du procès pour Charlie Hebdo
René Panaras
René Panaras, partie civile à la barre
après le verdict, Le Grand Rabbin Maman, Michel Slitinski et mon père, Maurice Matisson
après le verdict, image improbable, le Grand Rabbin Maman embrasse Michel Slitinsky et mon père, Maurice Matisson et peut-être Gérard Boulanger qui lui tient l’épaule ( mais pas sûr).
Léon Zyguel, témoin revenant d'Auschwitz
Léon Zygel, témoin, revenant comme il se désignait lui-même, d’Auschwitz
Avec Gérard Boulanger au palais de Justice
Avec Gérard Boulanger au palais de Justice
Michel Zaoui, avocat à la barre, il représente 4 associations de déportés et les enfants cachés

Avec Gérard Boulanger au palais de Justice
Avec Gérard Boulanger au palais de Justice
Caroline Daigueperse
Caroline Daigueperse, avocate du consistoire israélite de la Gironde, grâce à qui, le mur Chaban est tombé…
Avec Gérard Boulanger au palais de Justice
Avec Gérard Boulanger au palais de Justice
Alain Jakubowicz, avocat
Alain Jakubowicz, avocat du B’nai B’rith de France et du consistoire central, c’est au cours de cette plaidoirie qu’il fut le seul avocat à être applaudi à sa sortie de la salle d’assises.
Devant le mur des noms de la synagogue, créé sur la base de mes listes
Au lycée Maine de Biran à Bergerac avec P. Mallard
Au lycée Maine de Biran à Bergerac avec Philippe Mallard, prof d’histoire
Gérard Boulanger et Marie Mouyal
Gérard Boulanger et Marie Mouyal Etcheberry

La laïcité n'est pas une opinion, c'est la liberté d'en avoir une