Journaux – Télés – RS


Sud-Ouest le 12 mars 2024

Sud-Ouest le 9 mars 2024

Seconde Guerre mondiale : De nouveaux pavés de mémoire vont être inaugurés à Bordeaux

  Lecture 1 min

Accueil Gironde Bordeaux

Seconde Guerre mondiale : De nouveaux pavés de mémoire vont être inaugurés à Bordeaux
Selon l’association Pavés de mémoire en France, il existe 17 pavés de mémoire – des Stolpersteine – à Bordeaux. © Crédit photo : Archive – Odd ANDERSEN/AFP

Par Sudouest.fr

Publié le 09/03/2024 à 11h12.

  • Lundi 11 mars, Jean-Marie Matisson, auteur du livre « Procès Papon, Quand la République juge Vichy », sillonnera les rues de Bordeaux lors d’un tour mémoriel. Il inaugurera des pavés de mémoire en hommage au couple Alisvaks, déportés en 1942. Leurs noms seront gravés au pied de leur domicile.

Ce lundi 11 mars, Jean-Marie Matisson arpentera les rues de Bordeaux. À 70 ans, il est le dernier plaignant en vie du procès contre Maurice Papon, secrétaire générale de la préfecture de Gironde lors de l’occupation nazie. Après un tour mémoriel dans la ville au cours de la matinée (départ 10 heures au 4 rue des Bahutiers), l’auteur s’arrêtera à 14 heures au 28 rue des Étuves, à proximité du musée d’Aquitaine. Il y inaugurera la pose de pavés de mémoire – des Stolpersteine – devant le domicile de Hirsch et Antoinette Alisvaks, déportés juifs en juillet 1942. Leur descendance s’était portée partie civile lors du procès contre Papon en 1998, aboutissant à une condamnation de 10 ans de réclusion criminelle. Les petits-enfants du couple se tiendront aux côtés de Jean-Marie Matisson.


Mémoire de la Shoah : nouveaux « pavés de la mémoire » à Bordeaux

Lundi 11 mars 2024 à 14h au 28 rue des Etuves, deux nouveaux « pavés de la mémoire », dit Stolpersteine (pierre d’achoppement) seront posés au sol, en mémoire du couple Antoinette et Hirsch Alisvaks, raflés le 15 juillet 1942 et déportés à Auschwitz. Plusieurs membres de leur famille seront présents.

En mémoire des victimes juives et résistantes

Les Stolpersteine sont des pavés de béton recouverts d’une plaque de laiton gravée. A partir d’un projet lancé en 2017 par l’Université Bordeaux-Montaigne, 17 Stolpersteine* ont déjà été posés à Bordeaux devant les derniers lieux de vie de victimes du nazisme. A minima, ce sont 295 familles dont 85 enfants qui ont été déportés de Bordeaux vers les camps de concentration et d’extermination.

Bordeaux, avec Bègles, sont les premières grandes villes françaises à s’être engagées dans cette démarche.

Profils représentatifs de destins brisés et de familles séparées

Création de l’artiste allemand Gunter Demnig, chaque pierre rappelle la mémoire d’une personne déportée dans un camp de concentration ou d’extermination en raison de son identité ethnique, son appartenance religieuse ou son orientation sexuelle. Les pavés sont incrustés dans le sol devant le dernier domicile connu des victimes identifiées. Les premiers Stolpersteine ont été posés en 1995 en Allemagne. Depuis, ce sont plus de 98 000 pavés qui l’ont été dans près de 1 800 communes européennes.

*Les 17 Stolpersteine posés à Bordeaux depuis 2017

– mercredi 10 janvier 2024 : 60 rue de la Rousselle, en mémoire de Nadia et Aaron Cyrulnik.

– jeudi 29 septembre 2022 : 199 rue Achard, en mémoire du Docteur Sabatino Schinazi

– jeudi 20 octobre 2022 : 5 rue Louis Mie, en mémoire de Berthe et André Murrate et 13 impasse Forestier, en mémoire de Ginette et Marcelle Borruel.

– mardi 22 novembre 2022 : 48 rue Ausone, en mémoire de Martin et Berthe Katz.

– parvis des Droits de l’Homme, face au Tribunal de Grande Instance de Bordeaux, à la mémoire de trois résistants autrichiens : Alfred Loner, Alfred G. Ochshorn, et Fritz Weiss, arrêtés et déportés en 1943 depuis Bordeaux.

– 4 place Saint Pierre, à la mémoire de la famille Baumgart, Abraham, Bernard, Chana, Roland et Léon Henri, déportés et assassinés à Auschwitz en 1942.


La dépêche du 18 février 2024


Franc-Maçonnerie magasine février 2024


Ancrage du 11 janvier 1944

Bordeaux Mémoire de la rafle du 10 janvier 44 Boris Cyrulik, pavés de la mémoire, Jean-Marie Matisson (La rédaction d’Ancrage)

 

Intense journée sur le plan émotionnel pour cette neigeuse journée de commémoration de la rafle du 10 janvier 44. Pour mémoire, 365 juifs, hommes, mais surtout femmes et enfants, arrêtés dans toutes la région avaient été enfermés dans la synagogue de Bordeaux avant, deux jours plus tard, d’être emportés vers Auschwitz via Drancy. Boris Cyrulnik, le neuropsychiatre devenu le célèbre inventeur de la résilience, un enfant de 6 ans à l’époque fut le seul “rescapé” de la synagogue, sauvé par une infirmière qui l’a caché sous sa grande houppelande et soustrait ainsi aux gardes du lieu saint.

Ph JF Meekel
Boris Cyrulnik avec des collégien-ne-s Ph JF Meekel

Boris Cyrulnik était l’invité d’honneur de cette journée qui lui permit notamment de rencontrer des collégiens de deux établissements bordelais qui purent vivre un cours d’histoire incarné, des jeunes que l’ont a retrouvé en fin de matinée autour du neuropsy, au 60 rue de la Rousselle. C’est là que furent celées deux pavés de la mémoire, sur le trottoir devant la maison où vécurent Aaron et Nadia, les parents de Boris Cyrulnik, déportés en 43 et assassinés par les nazis à Auschwitz.

« Il n’y a pas une seule culture sans rituel du deuil, dit alors le neuropsychiatre. Moi, j’étais obligé d’ignorer la mort des mes parents, je ne sais pas où et comment ils sont morts. C’est source de honte et de culpabilité. Grâce à Bordeaux, et vous qui participez au deuil et à l’enterrement de mes parents, c’est la reconnaissance qu’ils ont été vivants. Ils sont là, ils ont vécu là, pour moi c’est un sentiment de gratitude immense. »

Boris Cyrulnik à la synagogue Ph JF Meekel
Lecture et projection des noms de toutes les victimes de la rafle du 10 janvier 44 Ph JF Meekel

La journée mémorielle s’est poursuivie à la synagogue de Bordeaux où s’enchaînèrent les interventions à la suite de Boris Cyrulnik, autorités juives, préfet, président des collectivités régionales et départementales, mairie de Bordeaux, tous alertant sur les risques de retour des temps noirs…La longue liste des raflés du 10 janvier 44 fut énoncé à plusieurs voix alors qu’un chœur clôturait la cérémonie en chantant le kaddish, la prière des fins de funérailles.

Jean-Marie Matisson et son public attentif Ph JF Meekel

Et pour clore sur un incontournable éclairage juridico-historique, Jean-Marie Matisson l’un des 4 premiers porteurs de plainte contre Maurice Papon, les autres sont décédés (1), fit une conférence sur l’affaire et le procès Papon dont il fut tout autant un acteur qu’un témoin privilégié. Il est l’auteur entre autres d’une somme intitulée “Procès Papon. Quand la République juge Vichy” aux éditions La Lauze (2020)

Jean-François Meekel

1: l’auteur de ces lignes qui “couvrit” et l’affaire et le procès Papon pour le média télévisuel régional, France 3 Aquitaine vient de publier un recueil de portraits et de témoignages de 7 des principales parties civiles du procès aux éditions Les dossiers d’Aquitaine et intitulé Procès Papon Témoignages des parties civiles La réception d’une souffrance

Dossier de presse – Juin

Unité Laïque ( Missak Manouchian entre au Panthéon Communiqué de Presse – 29 juin 2023

Le Dauphiné Libéré – 16 Juin 2023

Valence le 17 Juin

« Fascisme d’hier, fascisme d’aujourd’hui » sujet d’une conférence samedi

12.06.2023Quoi de neuf

Quoi de neuf

Présenté par Antoine Loistron

Jean-Marie Matisson, a été avec sa famille, l’un des premiers à témoigner contre Papon, auteur de crime contre l’humanité. Une histoire qu’il raconte dans un livre et une conférence qu’il viendra donner ce samedi 17 juin au centre du patrimoine arménien à Valence.

Valence L’un des premiers plaignants de l’affaire Papon en conférence

L’association Unité laïque invite Jean-Marie Matisson, samedi 17 juin à 17 h 30, pour animer la conférence “Fascisme d’hier, fascisme d’aujourd’hui au regard du procès Papon” au Centre du patrimoine arménien de Valence, 14, rue Louis-Gallet. Au début des années 1980, aux côtés de son père, de sa grand-mère et de sa cousine, Jean-Marie Matisson a été l’un des quatre premiers plaignants de l’affaire Papon, déclenchant la procédure judiciaire contre l’ancien fonctionnaire de Vichy. Âgé de 70 ans et le seul encore en vie, il viendra témoigner de ce combat mené par sa famille qui aboutira par la condamnation de Maurice Papon en 1998.

  • Pour les adhérents de Rhône-Alpes : conférence de Jean-Marie Matissonsamedi 17 juin à 17H30 au Centre du Patrimoine Arménien de Valence sur le thème « Quand la République juge Vichy ».

Inscriptions : contact@unitelaique.org – Objet JMM

Plus d’informations : « Fascisme d’hier, fascisme d’aujourd’hui au regard du procès Papon » – Unité Laïque (unitelaique.org)

https://www.rcf.fr/actualite/quoi-de-neuf?episode=380979

Sur le site d’Unité Laïque

sur LinkedIn

https://www.linkedin.com/search/results/all/?keywords=Proc%C3%A8s%20Papon%20quand%20la%20R%C3%A9publique%20juge%20Vichy&sid=1R5

Les articles de la presse

La Dordogne libre – samedi 14 janvier 2023

où l’auteur s’empêtre avec perpetuer….

Grand Périgueux Périgueux
Dordogne : Le vivant travail de mémoire de Matisson
13 janvier 2023 0

Jean-Marie Matisson anime des conférences pour perpétrer le devoir de mémoire. Photo Rémi Philippon
Jean-Marie Matisson a fait partie des quatre plaignants du procès Papon. Il le raconte aujourd’hui dans un livre. Dans le même temps, l’auteur anime des conférences pour lutter contre le fascisme d’aujourd’hui.

Quarante ans. C’est le temps qu’il aura fallu pour que se tienne le procès Papon. Peut-être le plus palpitant du XXe siècle, au regard de l’atrocité des faits reprochés à l’ancien préfet de Gironde et, surtout, du feuilleton judiciaire qu’il a impliqué. « Nous avions déposé une première plainte en 1981, détaille Jean-Marie Matisson. Il aura fallu attendre 1997 pour que se tienne le procès. » Seize années de procédures, de cours d’appel en cours de cassation pour qu’enfin, ait lieu le procès du siècle. Au-delà de la responsabilité du haut fonctionnaire, c’est le régime de Vichy qui est jugé. Procès Papon, Quand la République juge Vichy est d’ailleurs le titre de l’ouvrage du dernier plaignant encore en vie. « Pourquoi maintenant ’ interroge-t-il. Parce que, avant, je n’ai pas trouvé le temps. Et puis, c’est notre avocat qui était devenu un ami, qui avait tout gardé. Alors qu’un colloque approchait sur le procès, avec pour thème, Procès Papon, vingt ans après, notre avocat allait mourir. C’est lui qui m’a dit de le faire. J’ai pu réunir mes notes personnelles et obtenir des photos et des dessins de presse. »

Une lutte toujours d’actualité
Un retour en arrière plein d’émotion pour celui qui a réussi à faire condamner Papon. Au cours de ces 16 ans, son père, sa grand-mère et sa cousine ne se sont jamais résignés à laisser tomber. « Le voir condamné a été une victoire », reconnaît l’auteur. Ce procès a, en outre permis d’éclairer certains passages sombres de l’après-guerre.

Parmi eux, Maurice Papon, coupable d’avoir orchestré la déportation des Juifs de Gironde pendant la guerre. Mais l’activisme de Jean-Marie Matisson ne se limite pas à livrer ses souvenirs personnels de ce procès hors norme. Aujourd’hui, il anime des conférences pour perpétrer le devoir de mémoire et lutter contre la montée de l’extrême droite. « Le RN a été bâti par d’anciens pétainistes, nazis et Waffen SS, pose-t-il. Prévenir les jeunes de ce danger est vital. »

Boris Rebeyrotte

légende la photo
Jean-Marie Matisson anime des conférences pour perpétrer le devoir de mémoire. Photo Rémi Philippon

Espaces Marx https://espacesmarxaquitaine.fr/les-editoriaux-du-mois/

Les éditoriaux du mois

JANVIER 2023

L’éditorial du mois : « Citoyen de l’Universel » par Jean-Marie MATISSON, Novembre 2022.

Le juif est le baromètre de l’histoire comme la femme est le baromètre de la laïcité. S’en prendre à eux, c’est s’en prendre à l’humanité.

L’humanité se définit malheureusement par ce qu’elle connaît de pire, le crime de masse qui inclut le crime contre l’Humanité et le crime de guerre. Citoyen de l’universel, cela va au-delà de citoyen du monde, car le cadre qu’il définit est tout à la fois géographique et politique. L’esclave qui lutte pour se libérer de ses chaînes ne le fait pas pour soumettre son maître il le fait pour mettre fin à L’esclavage c’est en ça qu’il combat pour l’universel. La femme iranienne qui combat contre le port du voile ne le fait pas pour affirmer sa domination à son tour elle le fait pour libérer toutes les femmes. Le combat pour le respect des femmes et des enfants touche à l’universel. La Laïcité, c’est simple, inutile de lui coller un adjectif, elle vise l’intérêt général et non des intérêts particuliers, elle est un principe de stricte égalité des citoyens quoi que soient leurs origines, elle est une philosophie basée sur les droits de l’homme et du citoyen. Affirmer cela et défendre la laïcité, touche à l’universel . 

C’EST UN COMBAT POUR L’UNIVERSALISME. ON NE PEUT PAS ÊTRE CITOYEN DE L’UNIVERSEL ET COMMUNAUTARISTE, ÊTRE CITOYEN DE L’UNIVERSEL A UN SENS. 

J’ai la « chance » d’être membre de la première famille qui a révélé l’affaire Papon et je suis le dernier membre du groupe des parties civiles encore en vie. C’est grâce à nous que Papon a été condamné pour crime contre l’humanité. Sans nous, l’État français n’aurait jamais été condamné pour son rôle dans la déportation des Juifs de France. Il s’agit bien du dernier gouvernement fasciste de France qui a été condamné grâce à nous. Ce n’est pas innocent de dire cela aujourd’hui quand on voit le score d’un parti fasciste au second tour des présidentielles. 

*Jean-Marie Matisson participera à un cycle de conférence le Vendredi 13 Janvier 2023 à Périgueux en Dordogne.

http://procespaponquandlarepubliquejugevichy.org/

Lettre d’info du Colado

Newsletter de L’Université du temps libre à Bergerac

Le Patriote du 11 Novembre 2022 – Ariège

Procès Papon : la République juge Vichy

Publié par Philippe Foussier

Dans Edition

Une interview de Jean-Marie Matisson par Phillipe Foussier, à paraître dans le numéro 330 d’Humanisme.
Ancien Grand Maître adjoint du Grand Orient de France, Jean-Marie Matisson a été au cœur du procès de Maurice Papon, secrétaire général de la préfecture de Gironde entre 1942 et 1944, à l’origine de centaines de déportations. Il publie un livre qui expose en détail ce procès, qui s’est ouvert en 1997 après près de 20 ans de procédure.

_________________________________________

Philippe Foussier pour Humanisme : Vous venez de publier une somme -500 pages- sur le procès Papon, dont vous êtes l’un des initiateurs. Quel est votre rôle dans cette aventure judiciaire ? 

Jean-Marie Matisson. Je suis le dernier « vivant » des quatre premiers plaignants pour crime contre l’humanité contre Papon, avec mon père Maurice Matisson, ma grand-mère Jacqueline Matisson et une de mes cousines, Esther Fogiel. C’est nous qui avons déclenché l’affaire et nous avons toujours été présents dans la procédure. À chaque annulation, la procédure revenait à notre dépôt de plainte initial. J’ai assisté à la totalité des audiences du procès qui a duré 6 mois, aussi, je pense légitimement être la personne la mieux placée pour en parler et surtout pour rétablir la vérité sur le dossier. J’interviens régulièrement dans les collèges et lycées pour parler de la Shoah ou de laïcité. Aujourd’hui, le procès Papon est au programme des élèves de première et de seconde. Les enseignants demandent de réhumaniser la déportation et ils reconstituent l’histoire des familles de déportés. C’est pour cela que ma fille a écrit le chapitre sur notre histoire familiale. De l’avis général, ce livre est le plus complet sur l’affaire et le procès Papon.

Après le procès Barbie en 1987 et le procès Touvier en 1994, il est l’un des grands épisodes judiciaires français de condamnation du crime contre l’humanité. Quelles caractéristiques le distinguent des deux précédents ?

Le siècle dernier a commencé par le procès Dreyfus et s’est terminé par le procès Papon. Ils étaient tous les deux, à leur manière, des procès pour la conscience universelle. Avec Papon, à travers le jugement du « crime de papier », comme l’a si bien nommé M° Zaoui, il rappelle l’importance du devoir de désobéissance face aux ordres iniques.

Barbie était un nazi allemand, Touvier un nazi français. Papon est le seul fonctionnaire haut-placé qui a été jugé pour répondre de son rôle dans la déportation des Juifs de France. Bordeaux est la ville de France où il y a eu le plus de Juifs déportés après Paris. Des 5 mis en examen dans le dossier, Papon, Sabatier, préfet, Téchoueyères, commissaire, Leguay, ministre de l’intérieur de Pétain et Bousquet, secrétaire général de la police de Vichy, Papon est le seul encore en vie en 1997, quand s’ouvre le procès. À travers lui, clairement, c’est Vichy pour son rôle dans la déportation des Juifs de France qui est jugé et condamné.

Le verdict suscitera la déception voire la colère des parties civiles. Comment l’expliquez-vous ? 

Les parties civiles espéraient une condamnation équivalente à celles de Touvier ou Barbie. C’est le cas, je me souviens, de ma cousine Esther Fogiel. Mon père a dit : « Dix ans, c’est la peine qui me convient. Elle permet à la République d’être la République ». D’autres enfin, comme Gérard Boulanger, l’avocat principal de l’affaire, a regretté l’oubli de la complicité d’assassinat, « un jugement de Salomon. Nous le devons au ministère public qui n’a jamais assumé ses responsabilités et à la malfaisance des Klarsfeld. Ils nous ont poignardés dans le dos ». Pour moi, Papon a été condamné au « minimum syndical » du crime contre l’humanité. Enfin, pour d’autres, il était important que Papon passe par la case prison.

Cette aventure judiciaire mettra aussi en lumière les nombreuses protections dont Papon a bénéficié sa vie durant. Quelles leçons en tirez-vous ? 

À un moment donné, nous étions quelques-uns à dire que Papon soit gaulliste ou résistant, importait peu, du moment qu’il était condamné. Mais on voyait bien que sa fausse appartenance à la Résistance passait mal pour les résistants authentiques présents parmi nous.

Papon est passé à travers les mailles des comités d’épuration (il reçoit la note de 4 sur 5) grâce à de Gaulle, qui veut conserver l’ensemble de l’administration pétainiste pour rebâtir la France d’après-guerre. Il traverse l’Occupation avec 2 promotions… Il a été protégé par Gaston Cusin, commissaire de la République qui arrive à Bordeaux et ne connaît personne chez qui aller. La résistance bordelaise d’extrême-droite vient d’être décapitée par les services secrets anglais. Papon l’héberge et devient résistant deux jours avant la Libération de Bordeaux en août 1944. Ensuite, il bénéficiera de la protection de Cusin, alors qu’il n’obtient sa carte de Résistance qu’en 1960 quand il est préfet de Paris, et encore sur la base de faux. Tous ses témoins de moralité qui viennent à la barre, disent : « Papon est résistant puisque Cusin le dit ». Mais reconnaissent ne l’avoir connu qu’après-guerre. Seul Pierre Messmer, venu le défendre, poussé par nos avocats, commet une bourde en déclarant qu’à sa place, il aurait démissionné. Papon était gaulliste, trésorier du RPR, ce qui explique surement la difficulté que nous avons eu à le faire juger et condamner.

À Bordeaux, au début de l’Affaire, Chaban-Delmas déclarait : « Papon est un des nôtres », et il interdisait à son entourage de nous soutenir. Ce n’est que lorsque le consistoire israélite de Bordeaux se constitue partie civile, son avocate, Caroline Daigueperse, est aussi maire adjoint de Chaban, que les barrages tombent, les grandes associations de résistants, de déportés se joignent à nous. La LDH, le MRAP et LICRA se sont constituées parties civiles quelques mois avant. Nous savions, alors, que nous avions gagné la bataille de l’opinion publique. Mais il aura fallu attendre 8 ans de combats solitaires…

Vous avez exercé des fonctions importantes au Grand Orient de France, vos engagements maçonniques sont connus de longue date et publiquement. Quel rôle a joué cet engagement dans votre mobilisation si ancienne pour que la mémoire des crimes contre l’humanité se transmette ?

D’abord, j’ai toujours été fier d’être franc-maçon et opposé à la peur que certains ont de se dévoiler. Je me suis toujours battu pour que le rôle de Vichy soit reconnu et que la Cour pénale internationale soit instituée. Quand j’ai été membre du conseil de l’ordre, nous avons organisé avec le Grand Maître Jean-Michel Quillardet un colloque international pour en finir avec le crime contre l’humanité et, fait unique dans l’histoire du Grand Orient de France, nous avons lancé un appel aux peuples de la Terre pour que la Cour pénale internationale soit instituée et que son mode de saisine soit possible aussi par tout être humain. C’est en réponse à Bordeaux, où la saisine a été limitée aux seules familles des parties civiles. Pour mémoire, 71 victimes pour 40 parties civiles individuelles. 71 victimes sur 1597 déportés !

Par exemple, un souvenir insupportable. Papon et son avocat Varaut crient haut et fort : « Je n’ai jamais signé un seul ordre d’arrestation ». Ce qui est vrai au seul vu des 71 victimes, mais faux au vu du dossier dans lequel nous avions des dizaines d’ordres d’arrestation qui n’ont jamais pu être reconnus. Conséquence directe, la complicité d’assassinat de Papon n’a pas été retenue, ce qui explique la peine à laquelle il a été condamné. Quand je suis arrivé pour mon premier mandat au Conseil de l’Ordre, une des premières mesures que j’ai demandée a été de modifier l’intitulé de la plaque en mémoire des francs-maçons déportés apposée rue Cadet et de mentionner le rôle de Vichy dans leur arrestation. Un oubli malheureux qui a été corrigé à l’unanimité… De la même façon, je suis obligé de rappeler que les francs-maçons déportés pendant l’Occupation ne l’ont pas été en tant que francs-maçons, mais parce qu’ils étaient résistants, juifs, homosexuels ou comme aujourd’hui, simplement engagés dans la Cité.

Mais, ce n’est ni le combat de ma vie, ni le seul que je mène… Aujourd’hui, il y a trois sujets qui me tiennent à cœur. Le racisme est universel, il faut arrêter de « communautariser » les mots pour le nommer. La laïcité est en danger, il faut créer un front uni de toutes les associations laïques ; qu’elles gardent pour elles leurs divergences historiques. La construction du monde de demain est notre préoccupation, il faut intégrer la mixité dans les valeurs de la République.

_____________________________________
Procès Papon. Quand la République juge Vichy, par Jean-Marie Matisson, édtions La Lauze, chez Amazon ou de préférence dans la librairie la plus proche de votre domicile. ISBN : 978-2352490630

Téléchargez le bon de commande du livre : BDC_PAPON

Le Patriote 30 octobre 2022

L‘humanité vendredi 21 Octobre 2022

Libre Pensée 19 Octobre 2022


La dépêche du midi du samedi 15 Octobre 2022

Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste français, sera le 29 octobre à Saint-Jean-du-Falga. L’occasion d’aller à la rencontre des Ariègeois et d’évoquer la situation sociale et économique.

Crise énergétique, pénurie de carburants, guerre en Ukraine, hausse des prix, inflation, les sujets de discussion ne devraient pas manquer le 29 octobre à l’occasion de la fête du Patriote, organisée à Saint-Jean-du-Falga. Une journée qui sera marquée par la venue de Fabien Rousssel, le secrétaire national du PCF.

« La rentrée sociale devient chaude », constate Françoise Engler, la secrétaire départementale, un terreau idéal pour agglomérer les mécontentements. « Les mesures prises par le gouvernement ne sont pas à la hauteur », estime la secrétaire départementale et de regretter que « les résultats des élections législatives n’aient pas donné un rapport de force suffisant à la Nupes pour contrer Macron ». Pour Françoise Engler, le constat est simple. « Ce gouvernement ne peut avancer qu’en scellant des accords avec le Rassemblement national et en même temps, il ne voit pas la colère monter dans le pays ».

Pour le PCF, le danger est là. « L’on voit progresser partout en Europe les mouvements d’extrême-droite et des idées communautaires ». Fidèle à son passé et à ses idéaux, le PCF s’oppose avec force « aux idées fascistes ».

Pour autant le PCF n’en oublie pas les problématiques locales comme le souligne Richard Morretto, le maire du Sautel. « Nous sommes prêts à mener des actions sur l’hôpital, dans les collectivités locales sans oublier, précise l’élu, de poursuivre notre combat pour le maintien des services publics de proximité ». Partie intégrante de la Nupes, « le PCF, explique encore Richard Moretto, nous ne sommes pas d’accord sur tout mais nous ne tenons pas à être récupérés sur certains dossiers ». Comme la question de la réouverture des mines comme celle de Salau. Un projet que les écologistes ne voient pas d’un très bon œil. Une hypocrisie de plus pour l’adhérent communiste. « ça ne dérange personne que certains métaux rares viennent d’Afrique ».

Le programme

10 h 30 : ouverture de la fête et rencontre avec les associations invitées (association mémorielle du Verrnet-d’Ariège, les Amis de l’Huma et discussion avant Jean-Marie Masson auteur du livre le Procès de Papon.

12 h 30 : Repas avec Fabien Roussel.

15 h 30 : Rencontre d’Ariègeois avec Fabien Roussel et Léo Garcia, coordinateur du mouvement des Jeunes communistes.

17 heures : Recueillement au camp du Vernet.

De 18 h 30 à minuit : soirée à la salle Jean-Aragon.


Le passant Ordinaire Janvier Février 2002


Tribune juive 04/06/2018


La dépêche du Midi du 12/06/2018

Jean-Claude Cazenave nouveau président de la Ligue de l’enseignement

L’histoire de la Ligue de l’enseignement pourrait se résumer à quelques sentences claires. «L’État chez lui, l’église chez elle» de Victor Hugo ; «La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une» de Jean-Marie Matisson. Ce serait réducteur évidemment, tellement les actes sont variés, nombreux et tous dirigés vers un même but : «faire penser ceux qui ne pensent pas ; faire agir ceux qui n’agissent pas ; faire des hommes et des citoyens». C’est avec cette formule de Jean Macé que Jean-Claude Cazenave-Camet vient d’ouvrir sa présidence. Il est le nouveau président de la Ligue de l’enseignement, «après deux ans au conseil d’administration et deux ans au bureau». Ancien président de la FCPE en Lot-et-Garonne, Jean-Claude Cazenave-Camet se place dans cette volonté de poursuivre la politique conduite par la Ligue au fil des ans, «en particulier trois priorités, laïcité, démocratie et citoyenneté». Et de s’ouvrir aux champs culturels avec, en particulier, «des rencontres de cinéma à Sainte-Livrade dans le cadre d’un gros travail d’éducation à l’image, avec des enseignants et des élèves de la FEMIS et la présentation d’un film sur le Cafi réalisé par Carine Guilhot».


La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une

2003

Propos introductifs à l’audition du CLR devant la “Commission Stasi” (novembre 2003).

La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une.

La laïcité n’est ni dogmatique ni intégriste, elle est le cadre dans lequel un individu est libre de pratiquer ou non une religion ; de critiquer ou non un dogme ; de croire ou non en une vérité révélée…

Clef de voûte de l’édifice républicain, la laïcité est le garant essentiel des libertés individuelles et de l’égalité des droits. Elle constitue, encore aujourd’hui, le fondement indispensable de l’harmonie sociale et de l’unité de la nation.

En défendant le droit absolu à la liberté de conscience, à la liberté l’expression et au libre choix, la laïcité contribue à la construction d’un humanisme moderne qui donne à chaque femme et à chaque homme un accès égal aux connaissances et aux responsabilités ; aux mêmes Droits et aux mêmes Devoirs.

La laïcité ne se négocie pas, elle ne sert pas à défendre une position dogmatique, œcuménique ou communautariste. Le Comité Laïcité République refuse de réduire le sens de la laïcité, ou de l’école publique, à l’affirmation qu’elles permettent à chaque religion de trouver sa place. Nous élargissons le champ d’action de la laïcité. Elle n’ est pas seulement la séparation des Églises et des États. Elle est, au contraire, un principe universel, porteur d’avenir et d’espoir pour tous les hommes, qu’ils soient agnostiques, athées ou croyants, comme ceux qui ne se reconnaissent dans aucune de ces définitions.

Jean-Marie Matisson, président du Comité Laïcité République.

Mis en ligne : 2003


18/12/2020

5. Et aussi…

« Les Grands Événements du Périgord » depuis 1900 ont été rassemblés par Rudi Molleman, infatigable dépouilleur d’archives (La Geste édition, 20 euros).

« Papon, quand la République juge Vichy » (La Lauze, 28 euros), témoigne de la ténacité de Jean-Marie Matisson, ex-pharmacien du Bergeracois, pour obtenir la condamnation celui qui avait fait déporter dix membres de sa famille.


L’humanité du 07,08,09 octobre 2022

Un article écrit par moi, signé par un autre inconnu…

L’humanité du 22 septembre 2022

La Libre Belgique Janvier 2022

Gers : débats, spectacles et bonne humeur à Pavie pour la « fête de l’Huma »

Conférence-débat sur Maurice Papon et la montée de l’extrême droite

Dans la matinée, un riche débat sur l’avenir du rail a été animé par le cheminot Eric Ferron, secrétaire de la section du PCF 32 à Nogaro, aux côtés des deux conseillers régionaux Jérôme Monamy, cheminot à Toulouse-Matabiau, et Jean-Marc Biau, cheminot dans l’Hérault. Après un apéritif suivi d’un déjeuner à l’ombre, les participants se sont rendus dans la salle polyvalente pour une conférence animée par Jean-Marie Matisson, l’une des quatre premières personnes à s’être portée partie civile dans le procès Papon. Auteur de deux ouvrages de référence sur le sujet, avec l’aide pour le second de sa fille Alicia, Jean-Marie Matisson a ensuite élargi le débat à la montée de l’extrême droite lors des récentes élections.

Pour ramener un peu plus de légèreté, un spectacle a clôturé cette « fête de l’Huma », dans une ambiance festive et décontractée.

Le site de la Libre Pensée

France Culture le dimanche 12 septembre

L’UFAL,

La Raison Numéro 663 – Juin 2021



POUR LA RAISON
 
Procès Papon, Quand la République juge Vichy par Jean-Marie Matisson
 
Cet ouvrage m’a profondément ému, tant il incarne un combat de justice et qui touche à ce qu’il y a de plus profond dans l’être humain : le refus de l’horreur et de la barbarie. C’est la dignité humaine qui est présente tout au long dans cette volonté que la justice soit rendue et que Maurice Papon rende – enfin – des comptes.
 
L’ouvrage commence par ses lignes : « Ce livre se veut une réponse à ceux qui soutiennent Papon sans réserve, à ceux qui changent de camp en croyant que la vérité change de camp avec eux, à ceux qui s’arrange de la vérité, qui se servent sans donner en retour, pour leur convenance personnelle, leur futur au Mémorial de la Shoah ou leur carrière universitaire, à ceux qui s’autoproclament grands témoins, quand ils ne furent que des petits figurants ».
 
Et la famille Klarsfeld en prend pour son grade, tant leur jeu fut trouble dans cette affaire de procès. Preuves à l’appui, l’auteur nous éclaire utilement. Le procès Papon ne les intéressait pas, seul celui de Bousquet comptait à leurs yeux et ils ont même failli réussir à empêcher le procès par une manœuvre misérable. Michel Tubiana au nom de la LDH, les attaquera aussi en disant qu’ils usurpaient leurs robes d’avocat en demandant une peine légère pour Papon.
 
Maurice Druon en prend aussi dans sa musette, lui a aussi déclaré que « les Juifs sont partis à la mort, comme des brebis qu’on conduit à l’abattoir ». Ils étaient donc un peu responsables. Et l’auteur de dire : qu’auraient pu faire les femmes, les vieillards et les bébés ?
 
Jean-Marie Matisson a « le cœur si grand, qu’on n’a pas besoin d’y frapper pour y entrer » (Jacques Brel). Il écrit ainsi : « Ma famille est ce qu’on appelle une famille juive laïque et athée. Comme le disait mon père « Nous sommes Juifs que par ce que nous avons vécu pendant la guerre ! » Tout comme Michel Slitinsky, dont le petit-fils disait en souriant, je n’ai pas été élevé dans la Torah avec mon grand-père, j’ai été élevé dans la Shoah. Il fallait que cela soit des Juifs laïques qui déclenchent l’affaire Papon. Pour mieux faire appel à la République pour juger Vichy. »
 
Ce livre est un passeport pour l’avenir : « Il y a deux termes pour désigner la mémoire dans le Talmud : Chamor, la mémoire qui garde et Zacchor, la mémoire qui porte au-delà. « Souviens-toi de ton futur ». La mémoire du passé et la mémoire du futur, c’est de toute évidence, une des clés symboliques de la prospective. »
 
« Nul mot, nulle image ne rendront compte de ce qu’a été la réalité des camps d’extermination. Les nazis en étaient bien conscients, disant à leurs victimes ; « et quand bien même, vous en réchapperiez, personne ne vous croira. »
 
Cela a été dit beaucoup de fois, mais l’horreur fut si grande que les survivants n’en parlèrent jamais. Il fallut le procès Eichmann pour la catharsis se réalise. Dans la famille Matisson, on ne parlait que de la Résistance, pas des camps. Il fallait oublier, mais l’oubli était impossible.
 
Comble de l’ignominie, Papon porta plainte « pour diffamation » contre un certain nombre de victimes, parce qu’elles avaient intentés ce procès. Et ce furent les mêmes uniformes qui portèrent les inculpations au domicile, comme auparavant les mêmes uniformes les avaient arrêtés chez eux pendant les rafles. Certaines victimes décédèrent même en état « d’inculpation ». Quelle honte !
 
La machine à laver les Collabos est bien aussi indiquée dans cet ouvrage et des noms cités. Même pas des Résistants de la dernière heure. Papon ne fut jamais Résistant et il obtient pourtant sa carte officielle désignant comme tel. Le Président de la LICRA Jean-Pierre Bloch, qui fut chef de services secrets de la France Libre témoignera que Papon avait usurpé ce titre de Résistant.
 
Ce livre est aussi d’une grande actualité, il se termine par : « La critique d’une religion n’est pas une forme de racisme et si la judéophobie ou l’islamophobie ont pris une connotation de racisme, c’est à tort. On peut et on doit être anticlérical sans être raciste. »
 
Je recommande vraiment de lire ce monumental ouvrage
 
Christian Eyschen
Procès Papon, Quand la République juge Vichy par Jean-Marie Matisson –Edition La Lauze519 pages – 28€
 

Ancrage Février 2021

Procès Papon Quand la République juge Vichy Jean-Marie Matisson

J.-M. Matisson est l’un des quatre premiers plaignants de l’affaire Papon, avec d’autres membres de sa famille, la première à se porter partie civile. Il livre un récit du procès de l’ancien préfet de Paris, jugé et condamné au terme de vingt ans de procédure à dix ans de réclusion pour crime contre l’humanité, et restitue les pièces de la procédure, de l’acte d’accusation à la sentence.

Maurice Papon fut ce secrétaire général de la préfecture de la gironde qui pendant la guerre de 39/45 apporta le concours des moyens de l’état français à l’arrestation et la déportation de 1597 personnes juives pour la plupart. Il ne fut pas inquiété après la guerre et fit une belle carrière politico-industrielle sous les auspices de la droite jusqu’en  1981, quand son passé et sa signature ont ressurgi au bas d’archives qui poussèrent des descendants des victimes à déposer des plaintes contre lui.

L’affaire dura 15 ans  jusqu’en 1996 quand Maurice Papon est renvoyé devant les assises de la Gironde pour crimes contre l’Humanité. La suite c’est un procès fleuve de 6 mois, Maurice Papon en sort condamné à 10 ans de réclusion criminelle.

                 Remettre des pendules à l’heure 

Alors me direz vous, un nouveau livre, un de plus  sur une affaire déjà ancienne ? C’est vrai mais l’intérêt de celui-ci, c’est qu’il est écrit en quelques sortes de l’intérieur et par l’un des seuls survivants du groupe qui fut au départ de l’affaire Papon..

 En effet , Avec Michel Slitinsky, Esther Fogiel et Maurice David Matisson son père, Jean-Marie Matisson fait partie des tous premiers plaignants contre Papon, une dizaine de membres de la famille Matisson a péri dans les camps.

Jean-Marie Matisson qui a chroniqué le procès sur son site internet familial veut avec ce livre remettre quelques pendules à l’heure et rendre à César ce qui lui appartient, « faire la vérité dit-il sur  le nombre de convois, de raflés  et de déportés. »

                  Quelques vérités bonnes à rappeler

Vérité sur la paternité de l’affaire, qui est pour lui  la conjonction de trois hommes : Gérard Boulanger, Michel Slitinsky et Maurice David Matisson .

Vérités sur le  rôle des différents avocats des parties civiles, et notamment celui, nocifs, des  Klarsfeld.

Des parties civiles partagés entre ceux de Bordeaux, de Mériadeck plus précisément, ashkénazes arrivant des pays de l’Est, souvent communistes, des  pauvres , pas du tout religieux, défendus ici essentiellement par Gérard Boulanger. Et puis les autres, plutôt séfarades, plutôt riches, principalement défendues par les Klarsfeld. Ceux-là sont arrivés  tard dans la procédure, tout comme les instances religieuses juives, souvent à reculons pour ces dernières.

C’est donc un livre puzzle , dense, plus de 500 pages, comme un best off de cette ultime confrontation de la France avec son passé collabo, avec des hommages comme celui qu’il rend à Gérard Boulanger décédé en 2018, qui était devenu son ami. Jean-Marie Matisson rappelle quelques uns des plus forts témoignages de partie civile comme ceux de son père, Maurice David et d’Esther Fogiel sa cousine.  Celui d’Esther s’achève par cette formule inoubliable : « aucune  élaboration n‘est possible après un tel désastre. Il n’y a aucun au delà à la Shoah. »

                         Crime d’état

 Il synthétise aussi quelques unes des plus fortes plaidoiries des parties civiles, celle de Michel Zaoui qui fit spécifiquement le procès du crime contre l’humanité en ces termes :

« Le crime contre l’humanité se découpe en une infinité d’ actes criminels indissociables les uns des autres. Il s’agit d’un crime collectif. Papon, qu’il le veuille ou non, a participé à cette chaîne de mort. Un crime contre l’humanité c’est un crime contre la communauté des hommes ,un crime d’état commis par un état au nom d’un état qui est devenue une puissance criminelle en inversant les règles fondamentales.»

Jean Marie Matisson raconte que maitre Varaud, l’avocat de Papon dira, après  cette ultime plaidoirie des parties civiles, « elle nous fait mal, c’est la plus dangereuse pour nous. »

Enfin, un beau moment aussi dans ce livre quand Jean-Marie Matisson confie à sa fille Alicia le soin de faire, en quelques pages le récit de l’histoire familiale, la période est passée mais le passage de relais de la mémoire est acquis, c’est aussi le rôle de ce livre utile.

                                                Jean-François Meekel

Procès Papon Quand la République juge Vichy

Jean-Marie Matisson  La Lauze 2020

Sud-Ouest du 24 Mars 2021

Le P’tit Local Mars 2021

Radio mélodie FM

Interview réalisée à la petit librairie à Sainte-Foy-La-Grande le 27 février 2021

première partie

deuxième partie

leddv.fr Le Droit de Vivre – N° 682

Humanisme n° 330 février 2021

Sud-Ouest Sainte-Foy-La-Grande du 23 février 2021

La Libre Belgique le 04 février 2021

Papon, un procès
pour et dans
l’Histoire

Cinquante ans d’attente, enfin comblée au terme
d’un procès exceptionnel à tous égards.


★★★ Procès Papon. Quand la République juge Vichy Essai De Jean-Marie Matisson, Éditions La Lauze
(Périgueux), 520 pp. Prix 28 €

Ce fut l’ultime grand procès du XXe siècle de crime contre l’humanité des bourreaux nazis et de leurs séides français. Il visait le rôle très actif de Maurice Papon, secrétaire général de la préfecture de la Gironde, dans la déportation de 1597 Juifs de France comme d’autres origines. Dont des enfants alors que les instructions étaient moins radicales…
Un mégaprocès démarra en… 1997 alors que les faits étaient avérés dès la Libération. Entre-temps, le haut fonctionnaire zélé de Pétain se racheta une conduite qui le mua en modèle de démocrate parfait sous la Ve république. Bref, un gaulliste pur jus quasi-résistant exemplaire. Un de ces millions de citoyens qui, après avoir adulé le Maréchal, retournèrent leur veste à la libération de Paris…
Maurice Papon, avant d’être ministre de Raymond Barre sous la présidence de Giscard, se “distingua” aussi comme préfet de police de Paris dans la répression sanglante de deux manifestations à la fin de l’aventure algérienne de la France.
Seize ans de procédures
Si les faits reprochés se situèrent entre 1942 et 1944, l’affaire n’éclata qu’entre les deux tours des présidentielles de mai 1981 grâce au Canard enchaîné. Mais la machine judiciaire lorsqu’elle vise des personnages-clés du sommet de l’État peine à s’enclencher et après moult rebondissements, le procès débuta le 8 octobre… 1997 à Bordeaux. Les optimistes le voyaient se terminer avant Noël, mais il s’acheva le 2 avril 1998 après divers coups de théâtre.
S’il n’y eut, façon de parler, que des parties civiles pour 71 victimes, son organisation fut aussi complexe que pour les procès Barbie ou Touvier. L’enjeu dépassa les frontières avec de nombreux envoyés spéciaux dont le regretté Alain Heyrendt pour La Libre. Papon fut condamné à dix ans de réclusion criminelle pour complicité de crimes contre l’humanité. Faute de preuves, il fut acquitté pour les charges de “complicité d’assassinat” et des “tentatives de complicité d’assassinat”.
De nombreux livres ont précédé et suivi le procès. Voici un ouvrage de référence pour ceux qui voudraient se (re)plonger dans ce mégaprocès à l’aune de la vision des premiers plaignants, Jacqueline, Maurice et Jean-Marie Matisson et Esther Fogiel. Des Juifs laïques et athées qui interpellèrent la République pour juger Vichy. L’approche multiple pourrait désarçonner les amateurs de récits linéaires. Reste qu’on y retrouve les pièces essentielles du dossier. Des documents du dossier d’instruction et des relations très prenantes d’audiences avec nombre de ténors du Barreau. Et une utile immersion dans le Bordeaux juif d’hier et d’aujourd’hui. Tout cela déboucha sur le verdict de l’aube du 2 avril 1998 après une journée et une nuit d’attente de la presse et des familles concernées dans un palais de Justice transformé en dortoir de fortune…
Une façon de se resituer face à l’horreur quotidienne de la Shoah, en France comme chez nous…
Christian Laporte

La dépêche du midi le 20 février 2021

Sud-Ouest Dimanche du 31 janvier 2021

Le podcast de Radio Delta

Humanisme n° 330 Janvier 2020 et Hiram.be du 28 décembre 2020

PROCÈS PAPON : LA RÉPUBLIQUE JUGE VICHY

Publié par Philippe Foussier Dans Edition

Une interview de Jean-Marie Matisson par Phillipe Foussier, à paraître dans le numéro 330 d’Humanisme.
Ancien Grand Maître adjoint du Grand Orient de France, Jean-Marie Matisson a été au cœur du procès de Maurice Papon, secrétaire général de la préfecture de Gironde entre 1942 et 1944, à l’origine de centaines de déportations. Il publie un livre qui expose en détail ce procès, qui s’est ouvert en 1997 après près de 20 ans de procédure.

_________________________________________

Philippe Foussier pour Humanisme : Vous venez de publier une somme -500 pages- sur le procès Papon, dont vous êtes l’un des initiateurs. Quel est votre rôle dans cette aventure judiciaire ? 

Jean-Marie Matisson. Je suis le dernier « vivant » des quatre premiers plaignants pour crime contre l’humanité contre Papon, avec mon père Maurice Matisson, ma grand-mère Jacqueline Matisson et une de mes cousines, Esther Fogiel. C’est nous qui avons déclenché l’affaire et nous avons toujours été présents dans la procédure. À chaque annulation, la procédure revenait à notre dépôt de plainte initial. J’ai assisté à la totalité des audiences du procès qui a duré 6 mois, aussi, je pense légitimement être la personne la mieux placée pour en parler et surtout pour rétablir la vérité sur le dossier. J’interviens régulièrement dans les collèges et lycées pour parler de la Shoah ou de laïcité. Aujourd’hui, le procès Papon est au programme des élèves de première et de seconde. Les enseignants demandent de réhumaniser la déportation et ils reconstituent l’histoire des familles de déportés. C’est pour cela que ma fille a écrit le chapitre sur notre histoire familiale. De l’avis général, ce livre est le plus complet sur l’affaire et le procès Papon.

Après le procès Barbie en 1987 et le procès Touvier en 1994, il est l’un des grands épisodes judiciaires français de condamnation du crime contre l’humanité. Quelles caractéristiques le distinguent des deux précédents ?

Le siècle dernier a commencé par le procès Dreyfus et s’est terminé par le procès Papon. Ils étaient tous les deux, à leur manière, des procès pour la conscience universelle. Avec Papon, à travers le jugement du « crime de papier », comme l’a si bien nommé M° Zaoui, il rappelle l’importance du devoir de désobéissance face aux ordres iniques.

Barbie était un nazi allemand, Touvier un nazi français. Papon est le seul fonctionnaire haut-placé qui a été jugé pour répondre de son rôle dans la déportation des Juifs de France. Bordeaux est la ville de France où il y a eu le plus de Juifs déportés après Paris. Des 5 mis en examen dans le dossier, Papon, Sabatier, préfet, Téchoueyères, commissaire, Leguay, ministre de l’intérieur de Pétain et Bousquet, secrétaire général de la police de Vichy, Papon est le seul encore en vie en 1997, quand s’ouvre le procès. À travers lui, clairement, c’est Vichy pour son rôle dans la déportation des Juifs de France qui est jugé et condamné.

Le verdict suscitera la déception voire la colère des parties civiles. Comment l’expliquez-vous ? 

Les parties civiles espéraient une condamnation équivalente à celles de Touvier ou Barbie. C’est le cas, je me souviens, de ma cousine Esther Fogiel. Mon père a dit : « Dix ans, c’est la peine qui me convient. Elle permet à la République d’être la République ». D’autres enfin, comme Gérard Boulanger, l’avocat principal de l’affaire, a regretté l’oubli de la complicité d’assassinat, « un jugement de Salomon. Nous le devons au ministère public qui n’a jamais assumé ses responsabilités et à la malfaisance des Klarsfeld. Ils nous ont poignardés dans le dos ». Pour moi, Papon a été condamné au « minimum syndical » du crime contre l’humanité. Enfin, pour d’autres, il était important que Papon passe par la case prison.

Cette aventure judiciaire mettra aussi en lumière les nombreuses protections dont Papon a bénéficié sa vie durant. Quelles leçons en tirez-vous ? 

À un moment donné, nous étions quelques-uns à dire que Papon soit gaulliste ou résistant, importait peu, du moment qu’il était condamné. Mais on voyait bien que sa fausse appartenance à la Résistance passait mal pour les résistants authentiques présents parmi nous.

Papon est passé à travers les mailles des comités d’épuration (il reçoit la note de 4 sur 5) grâce à de Gaulle, qui veut conserver l’ensemble de l’administration pétainiste pour rebâtir la France d’après-guerre. Il traverse l’Occupation avec 2 promotions… Il a été protégé par Gaston Cusin, commissaire de la République qui arrive à Bordeaux et ne connaît personne chez qui aller. La résistance bordelaise d’extrême-droite vient d’être décapitée par les services secrets anglais. Papon l’héberge et devient résistant deux jours avant la Libération de Bordeaux en août 1944. Ensuite, il bénéficiera de la protection de Cusin, alors qu’il n’obtient sa carte de Résistance qu’en 1960 quand il est préfet de Paris, et encore sur la base de faux. Tous ses témoins de moralité qui viennent à la barre, disent : « Papon est résistant puisque Cusin le dit ». Mais reconnaissent ne l’avoir connu qu’après-guerre. Seul Pierre Messmer, venu le défendre, poussé par nos avocats, commet une bourde en déclarant qu’à sa place, il aurait démissionné. Papon était gaulliste, trésorier du RPR, ce qui explique surement la difficulté que nous avons eu à le faire juger et condamner.

À Bordeaux, au début de l’Affaire, Chaban-Delmas déclarait : « Papon est un des nôtres », et il interdisait à son entourage de nous soutenir. Ce n’est que lorsque le consistoire israélite de Bordeaux se constitue partie civile, son avocate, Caroline Daigueperse, est aussi maire adjoint de Chaban, que les barrages tombent, les grandes associations de résistants, de déportés se joignent à nous. La LDH, le MRAP et LICRA se sont constituées parties civiles quelques mois avant. Nous savions, alors, que nous avions gagné la bataille de l’opinion publique. Mais il aura fallu attendre 8 ans de combats solitaires…

Vous avez exercé des fonctions importantes au Grand Orient de France, vos engagements maçonniques sont connus de longue date et publiquement. Quel rôle a joué cet engagement dans votre mobilisation si ancienne pour que la mémoire des crimes contre l’humanité se transmette ?

D’abord, j’ai toujours été fier d’être franc-maçon et opposé à la peur que certains ont de se dévoiler. Je me suis toujours battu pour que le rôle de Vichy soit reconnu et que la Cour pénale internationale soit instituée. Quand j’ai été membre du conseil de l’ordre, nous avons organisé avec le Grand Maître Jean-Michel Quillardet un colloque international pour en finir avec le crime contre l’humanité et, fait unique dans l’histoire du Grand Orient de France, nous avons lancé un appel aux peuples de la Terre pour que la Cour pénale internationale soit instituée et que son mode de saisine soit possible aussi par tout être humain. C’est en réponse à Bordeaux, où la saisine a été limitée aux seules familles des parties civiles. Pour mémoire, 71 victimes pour 40 parties civiles individuelles. 71 victimes sur 1597 déportés !

Par exemple, un souvenir insupportable. Papon et son avocat Varaut crient haut et fort : « Je n’ai jamais signé un seul ordre d’arrestation ». Ce qui est vrai au seul vu des 71 victimes, mais faux au vu du dossier dans lequel nous avions des dizaines d’ordres d’arrestation qui n’ont jamais pu être reconnus. Conséquence directe, la complicité d’assassinat de Papon n’a pas été retenue, ce qui explique la peine à laquelle il a été condamné. Quand je suis arrivé pour mon premier mandat au Conseil de l’Ordre, une des premières mesures que j’ai demandée a été de modifier l’intitulé de la plaque en mémoire des francs-maçons déportés apposée rue Cadet et de mentionner le rôle de Vichy dans leur arrestation. Un oubli malheureux qui a été corrigé à l’unanimité… De la même façon, je suis obligé de rappeler que les francs-maçons déportés pendant l’Occupation ne l’ont pas été en tant que francs-maçons, mais parce qu’ils étaient résistants, juifs, homosexuels ou comme aujourd’hui, simplement engagés dans la Cité.

Mais, ce n’est ni le combat de ma vie, ni le seul que je mène… Aujourd’hui, il y a trois sujets qui me tiennent à cœur. Le racisme est universel, il faut arrêter de « communautariser » les mots pour le nommer. La laïcité est en danger, il faut créer un front uni de toutes les associations laïques ; qu’elles gardent pour elles leurs divergences historiques. La construction du monde de demain est notre préoccupation, il faut intégrer la mixité dans les valeurs de la République.

_____________________________________
Procès Papon. Quand la République juge Vichy, par Jean-Marie Matisson, édtions La Lauze, chez Amazon ou de préférence dans la librairie la plus proche de votre domicile. ISBN : 978-2352490630

Téléchargez le bon de commande du livre : BDC_PAPONlundi 28 décembre 2020Aucun commentaireLu 148 foisÉtiquettes : Esther FogielJean-Marie Matissonla République juge VichyMaurice PaponPhilippe FoussierProcès Papon

La dépêche le 10 décembre 2020

La Dépêche du 10 décembre

Vendredi 4 décembre, diffusion d’une interview sur Radio Liberté FM

Le podcast

Vendredi 27 Novembre, émission sur Radio delta

le lien pour suivre l’émission en direct http://direct.deltaradio.fr/

La Dordogne Libre

Si quelqu’un a un lien html avec le journal et cette page, je suis preneur…

Première conférence de presse Chez les éditions La Lauze à Périgueux le 19 novembre 2020

Eric Pédegai avec Jean-Marie Matisson

Le Monde

ARCHIVES Jean-Marie Matisson et Marie Mouyal-Etcheberry, petits-enfants de la douleur Par JOSE-ALAIN FRALON Publié le 15 novembre 1997 à 00h00 Mis à jour le 15 novembre 1997 à 00h00 Temps deLecture 4 min. Ajouter aux favoris Partager sur Facebook Envoyer par e-mail Partager sur Messenger Plus d’options Article réservé aux abonnés Lui, parle du « deuil impossible des survivants », elle, de « l’holocauste, qu’elle porte en elle, tous les jours » : Jean-Marie Matisson, quarante-quatre ans, et Marie Mouyal-Etcheberry, quarante et un ans, sont les plus jeunes des parties civiles du procès Papon. Petits-enfants de la douleur, ils tiennent à être là, tous les jours. Elle, en souvenir de son grand-père, Adolphe Mouyal, mort à Auschwitz en 1944, lui pour dix membres de sa famille arrière-grand-mère, grand-mères, tantes assassinées en déportation. Si Marie, « bien entendu » se sent juive, Jean-Marie, qui n’est pas religieux, estime : « On ne serait pas juif s’il n’y avait pas eu la guerre ! »

La laïcité n'est pas une opinion, c'est la liberté d'en avoir une