Les archives du procès Papon

aux archives départementales de la Gironde

Deux premières archives nationales ayant eu un impact sur Bordeaux.

Le premier statut des Juifs annoté et modifié de la main même de Pétain, loin de sauver les Juifs français, comme l’affirment pseudo historiens et révisionnistes, il aggrave leur cas.

Reçu emblématique de la déportation bordelaise, le Juif est une marchandise

Liste de 1942
Liste de 1942, apparaissent les noms de Jackie Alisvaks, de Ginette et Jacqueline Husetowski, neveu et nièces de mon père et de Boris Cyrulnik

Le 2 décembre 1942, le capitaine Doberschutz demande la libération de Mmes Léon, Wolf et Slitinsky, libération qui intervient le 5. Sauf que Papon a prétendu qu’elles avaient été libérées grâce à lui.

juillet 1942 – Carte postale écrite depuis Drancy par Antoinette Alisvaks née Matisson, soeur de mon père et Hirsh Alisvaks, son mari. Leur dernière carte. Je l’ai conservée dans mon portefeuille comme une relique pendant des années.

Une lettre envoyée par Antoinette et Hirsh Alisvaks, soeur de mon père et son mari sur le chemin entre la Gare St-Jean à Bordeaux et Drancy. Peut-être à Cognac.

3 juillet 1942, la signature de Papon qui hante le dossier du Procès

La compagnie des tramways de Bordeaux TEOB facture le transport des Juifs du camp de Mérignac à la Gare St Jean

Papon fait le compte des Juifs arrêtés – Octobre 1942, parmi les 3 enfants figure Bernard Fogiel le frère d’Esther, 6 ans

Esther et Bernard Fogiel

Un ordre d’arrestation signé Papon, juin ou juillet 1942

Je charge pour le moment,

M. le commandant de Gendarmerie de procéder à l’arrestation de ces Juifs et à leur transfèrement au camp de Mérignac, me réservant dès que qu’ils auront été rassemblés dans le camp, de prescrire leur mise en route sur le camp de Drancy.
signé p. le préfet régional
Le secrétaire général
Maurice Papon

Papon et Varaut, son avocat ne cesseront de dire au cours du procès Papon n’a jamais signé d’ordre d’arrestation.

Un autre ordre d’arrestation – mars 1943

Les 81 enfants de Juillet 1942, arrêtés avec leurs parents, placés en famille d’accueil et déportés en Août 1942

Eliane, Claude et Jackie Alisvaks, exfiltrés du Fort du Hâ par un ami de mon grand-père et Dora et Jean Husetowski, confiés à leur tante Jese Brittman, qui ne les remettra pas à Papon quand celui-ci vient les chercher dans les familles d’accueil, enfants sauvés de la déportation en juillet 1942, .

Bizarrement trouvé à Saint-Denis de Pile, lors d’une de mes conférences, la fiche de Drancy sur Bernard Fogiel surement d’Octobre 1942. On voit que le préposé à la rédaction de la fiche se trompe sur la ville de naissance et mentionne Canderow ou Canderoiv au lieu de Caudéran, mais là il est français. Ailleurs il apparaît avec cette ville Canderow, mais là il est mentionné polonais, comme son père. Pourtant son père a déjà été déporté en Juillet 1942.

Plongée au cœur du crime contre l’Humanité

Les documents cotés D105/12, D105/13 et D105/14 datés de juillet 1942 montrent quelles exemptions sont appliquées à cette époque, âge, nationalité entre autres. On voit sur la liste d’Aout 1942 D106/13, plusieurs personnes qui n’auraient jamais dû être déportées parce que Hongrois, les Stern Léa, 6 ans, et Toba, Lewkowitz Cécile… entre autres, Puis les Juifs hongrois deviennent roumains. Comme l’a dit le Président de la cour d’assises à Papon :  » Mais enfin, Papon avec ce traficotage de nationalités, on est au coeur du crime contre l’Humanité. »

Liste des enfants juifs arrêtés dans la nuit du 15 au 16 juillet 1942

Parmi eux, Dora 9 ans et Jean 2 ans Husetowski, nièce et neveu de mon père placés chez une de ses tantes Jese Brittman , ils échapperont à la déportation.

Les enfants de juillet 1942, il est question de Euta et Abraham Husetowski, un oncle et une tante de mon père et les parents de Jean et Dora du document précédent, ils seront déportés et des parents de Boris Cyrulnik, déportés eux aussi.

14 juillet 1942 Papon interroge Leguay

14 juillet 1942 Papon rend compte de ce qu’il a fait avec le sous préfet des Landes

Le commissaire Techoueyres est chargé de superviser le convoi du 18 juillet de Mérignac à Drancy

20 juillet 1942 Papon transmet à l’intendant de police les félicitations du préfet régional pour la manière dont a été amené le convoi de Mérignac à Drancy…

Garat, le chef du service des questions juives rend compte que parmi les Juifs étrangers figurent 33 Juifs français et 2 Juifs de plus de 45 ans.

Le préfet régional rend compte au gouvernement des résultats de la rafle de juillet 1942

La TEOB facture ses services à la préfecture, 6 autobus pour conduire les Juifs de Mérignac Beaudésert à la Gare St-Jean

Note de Papon du 31 juillet 1942, on ne déporte pas les enfants de moins de 16 ans et les personnes de plus de 45 ans

Le 30 juillet 1942, on a la liste de toutes les exemptions, et en conclusion, l’exécution de ces mesures est difficile mais possible., comme disait Amouroux, c’était difficile pour tout le monde et comme disait mon père, Oui, mais pour certains, c’était encore plus difficile…

14 juillet 1942 Papon à Leguay fournit-on les listes des juifs français internés à Mérignac et au fort du Hâ ? On notera qu’il emploie le mot de « déportation », lui qui affirmait au procès « Oui, mais on ne savait pas ».

Notes du 14 juillet 1942 sur les arrestations dans les Landes et dans les Pyrénées Atlantiques

16 juillet 1942 compte rendu Garat chef su service des questions juives de la rafle

17 juillet 1942 Papon donne ses directives au chef de gare principal de la Gare St Jean

Le 18 juillet 1942, Sabatier rend compte à Leguay

Liste des Juifs internés à Mérignac après la rafle, parmi eux, Luba Fogiel, soeur de ma grand-mère, lettone et non lithuanienne, Antoinette Alisvaks, soeur de mon père, lettone et non lettonnienne, Euta Husetowski, soeur de ma grand-mère, lettone et non polonaise, Mendel Husetowski, mari de Euta, Hirsh Alisvaks, mari d’Antoinette et Iceck Fogiel, marie de Luba. On voit également apparaître douze Juifs hongrois qui n’auraient jamais du être déportés,

Le préfet régional transmet l’expression de sa saitisfaction pour la manière dont la police a mené les rafles…

12 équipes 24 inspecteurs puis 11 équipes 22 inspecteurs pour aller arrêter les Juifs, dans le premier les Husetowski et dans le second les Alisvaks

Garat rend compte au préfet des opérations et du sort des enfants

Le directeur du camp de Mérignac donne des renseignements statistiques

L’argent des déportés – Ici, le 3 septembre 1942, le directeur du camp de Mérignac, remet 283 580 francs et 4 dollars saisis sur les déportés à Garat chef du service des questions juives. Je me souviens au cours du procès la déposition de Juliette Benzazon qui expliquait qu’on avait saisi l’argent de poche d’une enfant de sa famille et qu’en 1997, la Caisse des Dépôts et Consignation avait bien cette somme augmentée des intérêts, mais refusait de la restituer… Selon l’INSEE, 283 000 francs de 1942 équivalent à 80 000 euros environ.

Garat au directeur de l’hôpital des enfants, le sort des enfants Stopnicki

28 Aout 1942, Papon requiert le lieutenant colonel commandant de la 18ème légion de gendarmerie pour escorter le convoi d’israélites

Désaccord entre la préfecture de Bordeaux et celle de Rennes sur la nationalité du Juif Wolfman, polonais pour Bordeaux et français pour Rennes, en dépend sa déportation ou non. Il a été déporté le 28 Aout vers Drancy puis à Sobibor.

Ici, aussi Garat utilise le terme de déportation et pas dans le sens Bordeaux – Drancy, comme l’a prétendu Papon au cours du procès, mais bien au départ de Drancy. Ils savaient tous.

Septembre 1942, le service des question juives répond au directeur du camp de Mérignac Beaudésert que les quelques centaines de Juifs ont été arrêtés sur ordre des autorités allemandes soit pour tentative de franchissement de la ligne de démarcation, soit enfin par suite d’une mesure générale de Police, voilà à quoi se résume la déportation .

Le 19 août 1942, le directeur du camp de Mérignac demande quel sort réserve-t-on aux enfants au service des questions juives. Il propose même une solution d’accueil. Le résultat, ici donne une idée de la réponse. Max et Charlotte Messer, respectivement 6 et 12 ans, seront déportés à Auschwitz le 21 septembre 1942. Jeannette, Simon, Maurice et Léon, respectivement 9 ans, 4 ans, 6 ans et 1 an seront déportés à Auschwitz le 26 août 1942. André et Arlette Sztoyner, en fait Stajner, respectivement 1 an et 3 ans seront déportés le 21 septembre 1942 pour Auschwitz. Lewkowitz Maurice, 11 ans sera déporté le 26 Août 1942 à Auschwitz. Prync Daniel, 16 ans, sera déporté le 26 août 1942 à Auschwitz

Aout-Septembre 1942 – le zèle de Papon

Aout 1942 Les Juifs conduits au camp de Mérignac, parmi eux, on retrouve les enfants placés en famille d’accueil en Juillet.


Les Juifs déportés en Aout 1942, on retrouve les enfants placés en famille d’accueil en Juillet 1942, pour qui je le rappelle aucun ordre n’avait été donné. J’ai retrouvé 50 noms.

Adler Yvon ou Yvan, né le 26 décembre 1925 à Budapest

Ananon William, né le 13 Juillet 1931 à ALger

Ananon Gérard, né le 6 Octobre 1935 à Alger

Baskin Jacquekline, née le 10 Mai 19323 à Nancy

Baskin Michel, 11 juillet 1937 à Nancy

Bencarassa Claude, né le 12 Juin 1931 à Paris

Bencarassa Yolande, née le 7 Novembre 1927 à Marseille,

Bluwol ou Blumol Rachel, née le 19 ?? 1928 à Paris

Bojmal Pauline, née le 17 Aout 1934 à Paris

Bojmal Jacqueline, née le 17 Aout 1934 à Paris

Brachmann Mireille, née le 18 Mai 1935 à Paris

Furmansky Esther, née le 5 mars 1927 à Paris

Felstenzig ou Ferstenzig Emile, né 4 Juillet 1938 à Paris

Finkelstein Manfred ou Michel, né le 4 juillet 1938 à Paris

Junger Jacqueline, née le 29 Novembre 1934 à Lille

Kaim Claude, né le 28 février 1926 à Oran

Kaim Roger, né le 27 juin 1930 à Oran

Kaim Edmond, né le 19 juin 1933 à Oran

Kimelman Charles, né le 6 novembre 1936 à Liège

Kimelman Bernard, né le 20 juin 1934 à Liège

Geydier Fanny, 10 Mars ?? (10 ans) à Angoustow

Griff Charlotte, 9 ans née à Plowa

Griff Maurice, 1935 à Reims

Griff Simon, 1937 à Reims

Junger Jacques, né le 20 octobre 1938 à Lille

Lewkowicz Maurice, né le 28 mai 1931 à Paris

Lokiec David, né le 6 avril 1928 à Paris

Furmanski Bernard, né le 8 septembre 1932 à Paris

Furmanski Adolphe, né le 16 février 1936 à Paris

Grossang Anna, ??, 4 ans, née à Nancy

Gutter Hélène, née le 20 Décembre ?? ( 7 ans) à Praszzla

Oafti Gilberte, née le 8 Juillet 1929 à Paris

Plewinsky Jeannine, née le 16 Aout 1938 à Nancy

Tysslat Sabine, 10 Novembre 1933 à Paris

Woland Arlette, née le 7 décembre 1935 à Paris

Zimeliowitch Nicole, née le 21 décembre 1932 à Paris

Melendez Robert, né le 16 Aout 1931 à Arcachon

Rubbin Robert, né le 12 février 1937 à Paris

Rothman Robert, né le 30 mars 1928 à Paris

Stern David, né 20 avril 1931 à Restelky

Swarc Salomon, né le 18 juillet 1938 à Paris

Weinberg Henri, né le 20 décembre 1932 à Paris

Finkelstein Michel, né 29 avril 1933 à Bordeaux

Zyguel Léon, né le 1 Mai 1927 à Paris

Zyguel Maurice, né le 30 décembre 1925 à Paris

Plewinski Henri , né le 8 juillet 1933 Nancy

Grossang Léon, né 1935 à Nancy

Molho Sylvain, né le 12 mai 1927 à Salonique

Molho David, né le 18 mars 1929 à Salonique

Aout 1942, préparation du convoi Mérignac Drancy

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