L’universalisme républicain

·         Ma devise « la laïcité n'est pas une opinion, c'est la liberté d'en avoir une » Résume parfaitement l'essence de la laïcité en tant que principe fondateur de la République française. Cette idée souligne que la laïcité n'est pas une simple opinion parmi d'autres, mais une condition nécessaire à la libre expression de toutes les opinions.·         Un peu d’histoire.Quand ma famille quitte la Lettonie pour fuir les pogroms, elle a le choix entre trois directions : la Palestine qui est en train de se construire, les États-Unis ou la France. Les États-Unis, sont trop loin et le voyage coûte trop cher, ou alors, il aurait fallu y partir avec toute la famille et la Palestine, c’est reconstruire un état juif et sa fibre profonde est d’être citoyenne du monde. À cette époque, le fonds national juif, fonds central du mouvement sioniste, s'occupe d’acheter les terres en Palestine et forme les futurs pionniers sur le terrain.Le philosophe Emmanuel Levinas, d’origine lithuanienne, aimait citer son grand-père qui louait l’hexagone comme une terre d’accueil pour les juifs, non pas en dépit de l’affaire Dreyfus mais en son nom. « Un pays qui se déchire, qui se divise pour sauver l’honneur d’un petit officier juif, c’est un pays où il faut rapidement aller » ·         L’universel Sur la tombe d’un combattant du BUND, il y avait cette épitaphe : « je suis un citoyen de l’universel et je n’ai qu’un seul pays la liberté. »Quand j’interviens dans un lycée, un collège ou une université, j’explique que l’universel, c’est :o   L’esclave qui se libère de ses chaînes, il ne le fait pas pour les mettre à son tour à son maître, il le fait pour libérer tous les esclaves du monde. o   La femme iranienne ou afghane qui se bat, souvent au péril de sa vie, pour enlever son voile, elle ne le fait pas pour le mettre à son tour à ses oppresseurs, elle le fait pour libérer toutes les femmes du monde. o   Le juste parmi les nations, quand il sauve les Juifs de la déportation, il ne le fait pas pour d’obscures aisons, il le fait parce que quand il était à l’école de la République, on lui a appris que tous les hommes sont égaux. Abnousse Shalmani évoque la même anecdote dans son dernier livre « Laïcité, j’écris ton nom » C’est en ça que le juste, la femme iranienne ou l’esclave combattent au nom d’une certaine idée qu’ils se font de l’’Humanité. ·         Un concept philosophique et politique 

 J’aime dire aussi, un concept à la fois stratégique et opérationnel. Tous les individus, indépendamment de leurs origines, de leur culture ou de leur croyance sont traités de manière égale et bénéficient des mêmes droits et de la même liberté. Une vision d’une société où la citoyenneté prime sur les particularismes et où tous sont reconnus comme membres à part entière de la communauté nationale. Il promeut donc l’égalité des chances, la liberté, la solidarité et la fraternité entre tous les citoyens.  

o   Égalité : Tous les individus sont égaux devant la loi, sans distinction de race, de religion, de sexe, ou d'origine sociale. o   Liberté : Chaque individu jouit des libertés fondamentales, y compris la liberté de conscience et d'expression. o   Fraternité : La solidarité et la cohésion sociale sont encouragées, favorisant l'unité nationale. o   Citoyenneté : L'accent est mis sur le rôle de chaque individu en tant que citoyen, avec des droits et des responsabilités vis-à-vis de la collectivité. 

·         La laïcité

Je la décline en 3 points :o   Un principe de stricte égalité des citoyens quelles que soient leurs origines.o   Une philosophie basée sur les Droits de l’homme et du citoyen.o   Un corpus juridique basé sur la Loi de 1905 qui institutionnalise a séparation des églises et de l’État, interdit le financement ou le salariat des églises et enfin oblige les agents de l’état à respecter une stricte neutralité.·         Universalisme républicain et laïcitéL'universalisme républicain et la laïcité sont étroitement liés dans le contexte français. La laïcité est souvent vue comme une application concrète de l'universalisme républicain, elle vise à garantir l'égalité et la liberté pour tous les citoyens. Voici comment ces deux concepts s'interconnectent :o   Égalité et laïcité : La laïcité assure que tous les citoyens sont traités de la même manière par l'État.o   Liberté et laïcité : La liberté de conscience, est une composante clé de la laïcité, comme elle est également au centre de l'universalisme républicain. Elles garantissent à chaque individu la liberté de choisir, de croire ou de ne pas croire.o   Cohésion sociale et laïcité : La laïcité contribue à la cohésion sociale en évitant les divisions basées sur les origines et les différences. Être citoyen, ce n’est pas appartenir à une confession. En tant que membre d’une confession, tu n’es rien quand, en tant que citoyen tu es tout. Ainsi se renforce le principe de fraternité de l'universalisme républicain. 

·         Débats contemporains

L'application de la laïcité et de l'universalisme républicain est toujours d’actualité. Un des derniers événements en date est celui de cette athlète qui a été interdite de participation à la cérémonie des J0 de Paris 2024 par le gouvernement français parce qu’elle veut porter un voile. En fait, en lui interdisant de participer, on n’interdit pas l’individu mais le voile. Et c’est bien là que l’actualité rappelle que la laïcité est étroitement liée à l’universalisme républicain. Car le regard des femmes qui se battent aujourd’hui en Iran ou en Afghanistan, souvent au péril de leur vie, pour ne pas porter le voile, symbole de soumission de la femme, leur regard, donc, se tourne vers la France, terre de laïcité, pays des Droits de l’Homme et de la Liberté. Que diront-elles si nous baissons les bras ? Nous avons une responsabilité collective. Ne serait-ce que pour elles et leur combat ! Il en va ainsi du port des signes religieux, du communautarisme et de toutes les dérives dues aux fondamentalismes et aux populismes.Ainsi, les raisons du choix de ma famille de venir vivre en France, comme celle de la famille de Levinas rejoignent l’aspiration à la liberté des femmes iraniennes et afghanes.L'universalisme républicain et la laïcité sont des piliers fondamentaux de la République française.

Klarsfeld, le naufrage

Sur France Info : « Législatives : l’historien Serge Klarsfeld votera pour le Rassemblement national en cas de duel face à La France insoumise »

Cela fait déjà plusieurs mois que les Klarsfeld (ils parlent toujours de la même voix) ont confirmé leur intention de voter pour le RN dès le premier tour, en 2022 au journal « Le Monde », en 2024, sur I24 news. Faire croire qu’ils ne le feraient qu’en cas de duel au second tour est une nouvelle façon d’atténuer leur trahison.

Les Klarsfeld ont toujours été à la droite de la droite.

Ce n’est pas parce que des Caron, Rima Hassan. Obono, Panot ou Mélenchon ont tenu des propos plus qu’ambigus, que cela justifie l’arrivée au pouvoir d’une extrême droite décomplexée. D’autant que tous les LFI  ne sont pas antijuifs. Et contrairement à ce qu’affirme Finkelkraut, autre naïf, minimiser le danger que représenterait aujourd’hui le RN est juste irresponsable. Le RN n’a jamais véritablement condamné son héritage historique, faut-il rappeler qu’il n’y a pas si longtemps Marine Lepen et Louis Aliot participaient en Autriche à un bal d’anciens Waffen SS. Je rappellerai juste la position claire de la LICRA ou d’Unité Laïque, deux associations auxquelles j’adhère  » La République c’est sans les extrêmes et La République est au bord du gouffre

A l’occasion de la pose des pavés de mémoire à Bordeaux et de la commémoration de la rafle du 10 janvier

Cyrulnik – procès Papon

Contrairement à Klarsfeld,

Cyrulnik vient de signer une pétition de la LICRA Bordeaux – Gironde qui a reçu près de 10 000 signatures et qui appelle à ne pas voter pour les extrêmes.

Rencontre avec Boris Cyrulnik dans la synagogue. Je l’interroge pour savoir pourquoi il n’a jamais porté plainte contre Papon, alors que nous les parties civiles lui avons demandé à deux reprises. 

Surprise quand Boris me dit :  » moi non plus, je ne comprends pas »

Moi : « Comment ça, vous ne comprenez pas ? Mais, nous vous avons écrit à deux reprises pour vous demander de vous joindre à nous. « 

Boris :  » Oui, je sais, j’ai demandé à Klarsfeld de porter plainte pour moi, à deux reprises, il a bloqué ma plainte, je n’ai jamais compris pourquoi ? »

Les Klarsfeld ont sévi à nouveau, preuve supplémentaire, s’il en fallait une, de leur opposition au procès Papon.

Les pavés de mémoire – le blocage des Klarsfeld

Trois villes de France s’opposent à la pose des pavés stolpersteine ( on ne peut le faire qu’avec l’aide et l’accord des municipalités) : Paris, Toulouse, Nice. Quand on creuse, on se rend compte de quoi ? C’est encore Klarsfeld qui bloque la pose des pavés. Qu’il y soit opposé à titre personnel et pour sa famille, c’est honorable et compréhensible, mais qu’il empêche des milliers de familles de le faire : non, ce n’est pas tolérable.

Voilà ce qu’en dit Hugues Lefèvre qui travaille à faciliter les projets de pavés de mémoire en France.

 Serge Klarsfeld est l’homme qui bloque les projets de pavés de mémoire dans toute la France.  Comme il a posé des plaques partout (sur les écoles à Paris, mais en dehors: pas de noms visibles depuis l´extérieur, il faut entrer dans l’école) et édifié le Mur des Noms, il ne veut pas ce qu´il considère comme une concurrence. Sous entendu: en France on pose des plaques. En fait c’est faux : Paris par exemple est truffé d’hommages au sol, plaques ou dalles gravées, objets artistiques, mémoriels ou non. Le problème de ce blocage, c’est qu´un nombre élevé de victimes restent invisibles: pour poser une plaque sur un immeuble, il faut une autorisation des co-propriétaires – ces derniers ne donnent souvent jamais cet accord et ne répondent pas aux sollicitations. Les familles de victimes devraient se contenter de ce qui a été fait pour eux par Serge Klarsfeld, même si seuls les déportés arrêtés parce que Juifs ont droit au Mur des Noms (si arrêtés pour Résistance: refus)

Une mère de famille (Dora Bajtel) avec ses 4 enfants (Frisa, Alfred-Gilbert, Henri-Maurice, Jacques) a eu le malheur d’être déportée depuis Metz : Serge Klarsfeld a refusé le Mur des Noms car Metz était en Moselle annexée, et donc pour lui (et pour les nazis!) depuis l´Allemagne et pas depuis la France. La famille est donc priée de s´adresser aux allemands qui lui feraient une place sur un mémorial?

 

Le Résistant René Lisbonne n´a pas non plus d´inscription au Mur des Noms, malgré la ration de tortures supplémentaires qu´il a eu – les Nazis savaient qu´il était Juif. Serge Klarsfeld bloque ce pavé de mémoire à Paris, vœu de la famille, et donc empêche ainsi par deux fois – Mur des Noms et Stolpersteine – qu´il reste une trace d´un grand Résistant, et de sa femme qui s´est suicidée de désespoir. Il y a trois ans un américain s´est adressé à Serge Klarsfeld pour un pavé de mémoire à Nice, et Serge Klarsfeld lui a promis de l´aider. Il a bloqué cette demande et jamais plus donné signe de vie, par contre pour lui et pour sa famille il a fait poser deux plaques sur la maison où ils habitaient : Jacques Estrosi est un ami de 30 ans.

On voit par ces exemples le paradoxe : un chantre de la mémoire de la Shoah empêche des projets mémoriels et tout un cortège de projets pédagogiques avec des collèges, lycées, écoles, impliquant Juifs et Non-Juifs. Il contre le voeu de familles meurtries qui veulent ces cérémonies pour faire leur deuil, et à qui la société pourrait montrer qu´elles ne sont pas seules : la Shoah n´est pas „un problème juif“, ou „le problème des Juifs“, il met en cause toute l´humanité. Pourquoi l´opinion d´un fils de déporté – y compris avec un passé de combattant mémoriel – devrait avoir plus d´importance que celle d´un déporté comme Victor Pérahia ou d´une déportée comme Lili Leignel ou Esther Senot ?

 Juin 2023 Conférence  « les grands procès d’après guerre » avec Stéphane Nivet

Conférence avec Stéphane lors du festival du livre de Joséphine Baker, lui parle des procès Barbie et moi du procès Papon. En résumé (vous avez le lien vers le son de la conférence) Klarsfeld est l’homme grace à qui le troisième procès Barbie a pu avoir lieu et moi, de mon côté, j’explique que le procès Papon a pu avoir lieu malgré la nuisance des Klarsfeld. 

 

Perpignan 13 octobre 2022 : Le Naufrage commence

Serge Klarsfeld, cofondateur de l’association des Fils et filles de déportés juifs de France, a déclaré vendredi 21 octobre 2022 sur France Inter avoir accepté la médaille de la ville de Perpignan en raison de « l’évolution » du parcours du maire Rassemblement national de cette commune, Louis Aliot.

Cette remise de médaille de la ville par Louis Aliot, le 13 octobre, avait suscité la polémique et une lettre ouverte dans Libération par les historiens Denis Peschanski et Renée Poznanski, qui qualifiaient cet épisode de « triste et grave ».

Comment Serge Klarsfeld peut-il soutenir un parti dont l’ancien président a déclaré en 1987, que les chambres à gaz sont un « point de détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale ».

 Mon communiqué de presse

Rien ne va plus chez les Klarsfeld… Déjà épinglés dans mon livre sur leur rôle plus qu’ambigu en faveur de Papon, un chapitre y est consacré “Focus sur le vrai rôle des Klarsfeld” ou dans la déclaration après le verdict de Gérard Boulanger, notre avocat : « Nous devons ce verdict à la malfaisance des Klarsfeld qui nous ont poignardés dans le dos »

Voilà qu’ils passent la vitesse supérieure en soutenant un candidat à la présidence d’un parti dont nombre de ses fondateurs sont des anciens nazis. Léon Gaultier, ancien de la Waffen SS, Raymond Gaucher ancien milicien, François Brigneau, ancien milicien, vice-président du Front national. etc. La liste ne s’arrête pas là.

Candidat au remplacement de Marine Le Pen, Louis Aliot a décoré jeudi Serge et Beate Klarsfeld, « chasseurs de nazis » et opposants historiques du parti d’extrême droite cofondé par tant d’anciens SS. A « Libération », Serge justifie la démarche : encourager la ligne « d’ouverture » d’Aliot contre celle, plus dure, de son concurrent Jordan Bardella.

Comment ne voient-ils pas le piège tendu par l’extrême droite dans lequel ils viennent de tomber.

Comme bon nombre d’enfants de la Shoah, je n’ai pas de mots, je suis indigné…

Jean-Marie Matisson

 Affaire Papon de 1983 à 1998 trahisons en série

1983 – 1998 florilège des réactions Klarsfeld en faveur de Papon.

1983 : après l’inculpation de Papon suite à notre dépôt de plainte en décembre 1981, pour crime contre l’Humanité. Klarsfeld qui n’est pas à l’origine de l’affaire joint une dizaine de plaintes de son association et déclare sans nous consulter  » si Papon présente des excuses, les parties civiles retireront leur plainte »

 1988 : devant Michel Touzet :  » il vaut mieux que Papon meure inculpé »

octobre 1997 : Klarsfeld à Gérard Boulanger « Ce genre de procès ne peut avoir lieu qu’à Paris !  » 

Gérard Boulanger  » Oui, comme le procès Barbie, par exemple.  » 

à ALain Jakubowicz, Serge Klarsfeld  » Comment peut-on interrompre ce procès ? » Alain Jakubowicz « Quoi ? qu’est-ce que tu veux dire ?  » Serge Klarsfeld :  » Non, rien laisse tomber. »

1997 – Comment interrompre le procès ?

janvier 1998 – Le procès est quasiment bouclé, on évoque la pseudo résistance de Papon quand éclate un coup de tonnerre !  Klarsfeld demande la destitution du président de la cour d’assises – autant dire l’arrêt du procès ( ce qui est son but caché ) parce que celui-ci aurait eu des liens de parenté très éloignés avec une victime de Papon. Un peu comme si Klarsfled avait demandé que Eichmann ne soit pas jugé à Jérusalem parce que le juge était d’origine juive… Klarsfeld a été condamné pour propos injurieux et diffamatoires à l’encontre du président de la cour d’assises. 

La France en zone préoccupée !!

En 1940, il y avait une zone libre et une zone occupée.

Lors d’une conférence sur l es grands procès d’après-guerre, mon co conférencier, Stéphane Nivet, évoquait en souriant qu’il y avait une zone occupée et une zone préoccupée.

Comment resituer ce sourire dans notre époque actuelle ? Elle voit les actes antisémites augmenter de façon exceptionnelle. Depuis le 7 octobre, la haine du juif n’a jamais été aussi violente.

Ceux qui se cachaient derrière un antisionnisme de pantoufle ne prennent plus de gants, ceux qui s’essayaient aux pires révisionimmes ou négationnismes en assimilant Israël au nazi se sentent autorisés depuis la menace d’inculpation de deux dirigeants israéliens par la C.P.I.

On peut affirmer qu’aujourd’hui la France n’est plus qu’une seule zone préoccupée.

Préoccupée par la perte de ses repères universalistes.

Préoccupée par son abandon des principes même de la déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen.

Préoccupée par la montée et la réunion des fascismes celui de l’Extrême Droite traditionnelle et celui de l’islamisme.

Et dans l’indifférence générale, on en perd nos repères : plus de la moitié des attentats raciaux commis en France le sont contre un groupe qui représente moins de 1 % de la population


une vidéo qui explique comment mon père a pu passer la ligne de démarcation grâce à un juste parmi les nations.


Retour sur un texte publié en avril 2022, hélas prémonitoire. Laïcité et antifascisme.

Ce montage traduit à lui seul beaucoup de choses, l’amitié entre Gérard et moi, la transmission, ce qui caractérise l’universalité de la laïcité et du crime contre l’humanité, la construction de la mémoire du futur. Mémoire du futur Un monde nouveau, on en rêvait tous, on le bégayait pour Feu Chatterton, c’était à n’y comprendre rien.Ce monde nouveau je l’ai rêvé, je t’ai même écoutée. Je t’ai laissée l’appeler monde de demain. Ceux pour la mémoire de qui je combattais se sont réveillés, Ils m’ont interpellé : « mais qu’est-ce que tu fous ? qu’est-ce que vous foutez tous ? ». Ma mémoire était en jachère, d’indicible, elle devient combat, claire et sonnante. Mon devoir de mémoire s’est transformé en devoir de savoir. Le monde nouveau dont on rêvait, toi et moi, je le portais en nous comme une mémoire du futur. Il est temps d’agir, de se réveiller. Il nous attend, le monde nouveau…

édito en films et vidéos

Michel Piccoli sur le film et le cinéma “Nous sommes des loueurs de miroirs que nous offrons au public afin que ce dernier se contemple.”

Ma définition de la laïcité, lors de deux conférences, à Périgueux et à Castelnau d’Estretefonds

Conférence faite avec Stéphane Nivet, l’an dernier au festival du livre de Joséphine Baker. Trouvé par hasard en cherchant un article fait pour Le Le DDV – Revue universaliste & antiraciste. Malheureusement, il n’y a que le son. On parle des Procès Barbie, Papon, d’Oradour et des malgré nous, de crime contre l’humanité et de crime de guerre et des Klarsfeld qui ont joué un rôle différent dans les deux procès.

Un film de Clément Elbaz à Castelnau d’Estretefonds

Merci à Roland Alibert et Boazart à Villenave-de-Rions

SIX Playlists

https://www.youtube.com/@jean-mariematisson7207/playlists

« MOURIR SANS SÉPULTURE »

Point central de la douleur des familles de déportés

Le mercredi 10 janvier 2024, devant la caméra de Valérie Hubert-Cassant, journaliste indépendante, Boris Cyrulnik pose les pavés Stolpersteine pour ses parents, rue de la Rousselle à Bordeaux. Il évoque le fait de pouvoir enfin donner une sépulture à ses parents. J’ai eu l’idée de comparer les propos tenus par certains acteurs sur ce même sujet crucial, je dirai même central de la douleur des familles de déportés. Lors de ma conférence à Science Po Bordeaux, le 14 mars 2024, orienté par les questions des enseignantes, je me suis rendu compte de deux éléments essentiels dont je parlais jusque-là, mais sans en mesurer la portée réelle :

  • Le fait qu’à aucun moment, en France, les soldats allemands n’ont participé aux arrestations des Juifs, je le savais pour Bordeaux, mais j’en ai eu la confirmation pour la France.
  • Et, que ma mémoire en jachère, individuelle et familiale est en fait le reflet de la mémoire collective.

Pierre Hurmic, Maire de Bordeaux et Boris Cyrulnik

Enterrer ses morts

Enterrer ses morts est un marqueur d'humanité dans l’histoire du genre Homo, les sépultures arrivent bien avant la   sédentarisation des groupes humains. Les premières sépultures datent d’au moins 100 000 ans.

Voilà ce que dit Boris Cyrulnik, j’ai repris mot à mot l’enregistrement, il est évident que l’émotion joue un rôle : « Bordeaux. Monsieur le Maire, vous, c’est la première fois que mes parents ont une sépulture, parce qu’ils sont morts sans sépulture, c’est-à-dire qu’il n’y a pas une seule culture sans rituel du deuil, pas une seule, même, les cultures les plus primitives font un rituel du deuil pour reconnaître la mort de ceux qu’ils ont aimé, or, moi j’ai été obligé d’ignorer la mort de mes parents, je ne savais pas où ils étaient morts, je ne sais pas comment ils sont morts, et ça c’est source de honte, et c’est source de culpabilité, mais grâce à Bordeaux, grâce à vous Monsieur le Maire, grâce à vous qui participez enfin au rituel du deuil, à l’enterrement de mes parents, c’est la reconnaissance qu’ils ont été vivants, ils sont là, ils ont vécu, là, donc vous pensez bien que pour moi, c’est un sentiment de gratitude immense pour vous tous, pour le maire et pour la ville de Bordeaux. »

José Braga au collège d’Escalquens

Une précision de José Braga, Professeur des universités.

Contrairement à ce que dit Boris Cyrulnik, les "cultures primitives" ; ça n'existe pas

Toutes les sociétés humaines contemporaines, subcontemporaines ou connues seulement par l'archéologie, adoptent, ou ont adopté des rites funéraires. Ces rites sont très divers dans les rapports entretenus avec les défunts qu'il faut accompagner dans un 'au-delà' (sépultures primaires, secondaires ou autres). Dès la Préhistoire la plus ancienne, les défunts occupent une place à part dans les sociétés, du moins celles qui nous ont laissé suffisamment de traces. Les premiers Sapiens dits 'modernes' inhumaient leurs défunts il y a environ 100 000 ans (par exemple à Qafzeh en Israël) ; Néandertal aussi sans aucun doute, au moins dans certains groupes (par exemple à Shanidar, en Irak). Bien avant ces derniers, par exemple à Atapuerca il y a 450 000 ans (Sima de los Huesos), des indices de traitement des défunts sont visibles.

Un entretien entre le Rabbin Yeshaya Dalsace

03 avril 2022 – Un entretien entre le Rabbin Yeshaya Dalsace et Jean-Marie Matisson Dans le cadre des dimanches de DorVador.

On parle des témoignages au cours du procès de Maurice Matisson et de Michel Slitinsky : « Je crois que pour eux, pour mon père, pour Michel Slitinsky, c’était une façon de revivre, d’enterrer nos morts. Pour eux, évoquer la famille, la mort de ma famille, cela permettait de faire le deuil qu’on n’avait pas pu faire depuis 42. »

Jean-Marie Matisson

Le Rabbin Yeshaya Dalsace : « vous dites dans votre témoignage il y a une difficulté à soulever cette chappe de silence, nous avons notre mémoire en jachère, je trouve personnellement cette expression très forte, nous avons notre mémoire en jachère, il y a une difficulté à vivre avec ce passé, un mal être (…) J’ai deux de mes frères qui sont morts jeunes et je suis convaincu que pour l’un d’entre eux, il est mort de ce mal de vivre. Il n’est pas facile de porter le deuil des gens de notre famille qui n’ont pas été enterrés, pour lesquels, il n’y a pas eu de corps à mettre en terre, j’ai enterré mes deux frères et je les ai connus et pourtant, il m’est beaucoup plus difficile de parler de ces morts que je n’ai pas connus. Nous sommes hantés par les fantômes de nos morts. Jackie a dit qu’il était comme une vieille valise abandonnée. (…) Il y a le fol espoir d’Eliane, qui quand on sonne chez elle, croit toujours que ce sont ses parents qui rentrent des camps »

Extrait de mon témoignage pendant le procès Papon en décembre 1997

« Je n’ai que quarante-quatre ans, c’est à dire à peu près le même âge que les jurés, je n’ai pas connu les faits et je voudrais témoigner de la difficulté des enfants de la deuxième génération. Quand on a entendu les témoignages des survivants, on voit combien la douleur est forte, la difficulté de connaître les faits est vécue par les enfants de la deuxième génération, il y a une chape de silence qui pèse sur nos morts. Nous avons hérité de cette difficulté de vivre, de ce mal-être. Nous aussi, nous sommes hantés par les fantômes de nos morts. Ici, à Bordeaux, nous avons été victimes de l’administration de Vichy. Ma famille a perdu huit de ses membres, soit plus de la moitié des nôtres, notre famille a été pulvérisée. Mais on ne parlait jamais de nos morts. Je me souviens de ces dimanches en famille, je suis né dans une famille de résistants, ma mère et ses frères étaient résistants. Quand on se retrouvait en famille, le dimanche, avec mes grands-parents et avec Esther, on évoquait souvent les faits de résistance des uns et des autres, mais on ne parlait jamais des morts dans les camps. Il y a une chape de silence, qui pèse depuis cinquante-cinq ans du poids du chagrin et de la douleur et qui est trop difficile à soulever. Je n’arrive qu’à peine aujourd’hui, à reconstruire l’arbre généalogique de ma famille »

Plaidoirie de Gérard Boulanger

« Le crime contre l’Humanité est constitué dès que le premier homme a été tué parce qu’il est né ! » [Lundi 9 mars 1998 – 81ème audience – 9h45 – 11h25]

La dignité a été du côté des parties civiles, du côté des victimes. J’ai noté quelques paroles prononcées par quelques-uns d’entre eux. Des paroles qui m’ont bouleversé. » Gérard visiblement très fatigué, est très ému, sa voix, d’habitude si forte s’étreint, vibre. Il parle de nos morts comme si c’étaient les siens. Il se les approprie.

Jackie Alisvaks a dit : « C’est un cancer de notre mémoire, un mal qu’on sent et qu’on ne voit pas.

Jean-Marie Matisson, enfant de la deuxième génération, a dit : « La douleur n’est pas éteinte car nos morts n’ont pas été enterrés. Vous allez donner un cercueil symbolique à nos morts. »

Léon Zyguel a dit : « J’ai la haine dans mon cœur, elle me fait souffrir, ceux qui me l’ont donnée, eux, n’en souffrent pas. »

Éliane Dommange a dit : « Ce n’est pas seulement la vie de mes parents qu’il a pris, c’est aussi une partie de ma vie. »

Thérèse Stopnicki a dit : « On ne peut pas toujours vivre dans un cimetière. Le seul crime de mes sœurs était d’être nées dans un berceau juif. »

Juliette Benzazon a dit : « On nous a rendus à l’état de bête. »

René Panaras a dit : « Je suis encore étouffé par l’émotion quand je pense à cette période. »

Marie Mouyal Etcheberry a dit : « A Auschwitz, seul le ciel est leur cimetière. »

René Jacob a dit : « Vous m’avez esquinté ma vie. »

Moïse Schinazi a dit : « C’est honteux ce que vous avez fait, Maurice Papon. »

Eh oui, il n’y a que cela à dire : « C’est honteux ! » Et nous espérons beaucoup de l’arrêt que vous serez amenés à prendre. Il n’est pas de la responsabilité des avocats des parties civiles de demander une peine. La peine est une sanction sociale dont la demande appartient au Ministère public. Les parties civiles n’ont donc pas à vous demander une peine. Mais j’aimerais que, dans votre délibéré, lorsque vous prendrez la décision de condamnation, inéluctable, vous pensiez que si nous représentons 72 personnes disparues, il y en a eu 1597 déportées. Et que vous vous souveniez de ces mots d’Hertz Librach : « Notre peine, à nous, elle est perpétuelle. »

Joé Nordmann

Plaidoirie de Joë Nordmann

« Si Papon échappait à notre justice, cela signifierait-il pour eux que tout ce qu’a fait Papon est permis et peut recommencer ? » (En fait sa dernière plaidoirie à l’âge de 88 ans), le 10 mars 1998 – 83ème audience

« La singularité de la Shoah n’en reste pas moins certaine. Les parties civiles, représentant l’immense foule des victimes, présentes dans la salle pendant toute la durée des débats, sont venues à la Barre dire leur deuil et leur attente d’une réparation judiciaire. Comment oublier ces paroles venues aux lèvres d’un homme mûr à qui manquera toujours la chaleur du corps de sa mère, la douceur de ses caresses ou la parole de celle que poursuivra toute sa vie le dernier regard reçu de la sienne et celle de tous ceux que laisse inconsolables le souvenir des leurs restés sans sépulture. »

Croquis de Ravensbrück de Violette Rougier-Lecoq

La mémoire en jachère

Encore des faits, intangibles, incontournables :

  • Quand Hitler envahit la France, Mussolini lui fait part de son étonnement : « pourquoi ne pas occuper la France et se débarrasser de Pétain ? » « Mais c’est plus simple de laisser la France faire le sale boulot ! ».
  • Les rafles de Juifs en France ont été organisées et exécutées par la police française.
  • 1942 – année noire : 45 convois de 1000 Juifs en moyenne, cela représente 45 000 déportés sur un total de 78 000 soit plus de la moitié des déportés de France.
  • En 1945, lors du premier onze novembre, il y a quinze cercueils symboliques pour honorer la mémoire des combattants et des disparus, il n’y en a aucun pour les déportés juifs, même si le corps de Renée Levy, petite-fille de rabbin est dans un des cercueils, c’est en tant que résistante qu’elle figure parmi les quinze cercueils.

Jusque dans les années 1980, pour la mémoire collective, aidée en cela par De Gaulle qui déclare que Vichy n’était pas la France, seuls les nazis sont coupables du crime contre l’humanité, c’est toujours la théorie des Klarsfeld au procès : « Les nazis sont l’auteur principal et Vichy est juste complice ».

En 1983, soit deux ans après notre dépôt de plainte pour crime contre l’humanité, les éditions Dargaud publient l’histoire de Bordeaux en bande dessinée et sur la page qui évoque les rafles que voit-on ? Deux camions allemands dans lesquels sont entassés des Juifs et qui sont accompagnés par des soldats allemands, dans le même élan, ils annoncent un nombre de déportés de 1061 quand on en a recensé 1597, la publication est pourtant supervisée par d’éminents universitaires. En 2024, quand Boris Cyrulnik évoque son séjour dans la synagogue – il s’y trouve pour en parler et accompagne du geste ses propos – il dit se rappeler très bien que la synagogue était divisée en deux et que des soldats allemands gardaient les Juifs internés, il omet de parler de la police française pourtant bien présente. Autant on peut excuser la mémoire d’un enfant de 6 ans, autant la faute d’historiens de renom est inadmissible.

Jusque dans les années soixante, il y a un nombre incalculable de cartes de résistants qui sont délivrées. Mon parrain, un ancien F.F.L. (Forces Françaises Libres), me dira au vu du numéro de la carte obtenue par Papon que si il y avait eu autant de résistants que de cartes délivrées, il n’y aurait jamais eu un seul allemand en France, d’autant que beaucoup d’authentiques résistants ont refusé de demander une carte, n’ayant agi que par devoir comme ce fut le cas pour ma mère.

La plupart des monuments mémoriels en France avant les années 80 ne parlent que de « victimes de la barbarie nazie », ce n’est que très récemment qu’on ajoute et du « régime pétainiste » ou et « du gouvernement de Vichy ». Une plaque posée en 2010 à Bouloc en Haute-Garonne précise qu’ « une famille juive fut arrêtée le 26 Aout 1942 sur ordre du gouvernement de Vichy. »

Quand donc, lors de ma déposition j’évoque la chappe de silence qui pèse sur notre mémoire, j’ignore qu’en fait, elle touche aussi la mémoire collective de la France. La France blessée, la France meurtrie souffre aussi d’avoir sa mémoire en jachère. Mon combat de résistance contre l’oubli ne concerne pas que ma famille, il concerne aussi l’honneur de la République.

Jean-Marie Matisson

Membre de la LICRA

Membre d’Unité Laïque

Première partie civile au procès Papon

Esther : victime de l’indicible.: Il n’y a pas d’au-delà à la ShoahFormat e-book

Procès Papon : Quand la République juge Vichy – éditions La Lauze

⚔ Bon sang de bon d.ieu de bonsoir !!! 🖊

🤝 Droit de mourir dans la dignité : un vrai combat laïque ! 🤝

⚔ Donner le droit aux personnes en fin de vie et en grande souffrance, de choisir de mourir dans la dignité suppose une conscience libre. Si à l’arrivée de sa fin de vie, on juge innaceptable de continuer à vivre dans l’indignité, il est bien normal que le personnel médical qui nous aide à mourir soit protégé. L’aide active à mourir est un Droit qui n’existe pas en France, pourtant pays des Droits de l’Homme et du Citoyen.

🖊 S’opposer à ce que ce choix soit accessible ou s’abstenir de voter la loi maintient une funeste obligation pour tous ; quand soutenir et voter la loi donne un Droit aux personnes, aux familles, aux patients, aux aidants, aux médecins et aux infirmières de le faire ou de ne pas le faire, leur liberté de conscience étant préservée.

⚔ Insupportable à notre époque de voir et d’entendre les religions minoritaires nous imposer et décider de ce que sera notre naissance et notre mort. Le 24 janvier, on a vu un rare moment d’union des représentants des différentes religions. Ils ont répété leur réticence face à une évolution de la loi sur la fin de vie, dans l’attente d’une nouvelle réunion avec le chef de l’Etat qui a promis un texte pour février. « Nous sommes très prudents sur la nécessité d’une loi. »

🖊 Libres à celles qui ne veulent pas pratiquer l’IVG, libres à ceux qui s’opposent au droit de mourir dans la dignité, de ne pas les pratiquer, mais laissez nous avoir ce choix. Bon sang de bon d.ieu de bonsoir !!!

⚔ La Loi sur le Droit de Mourir dans la dignité est une avancée laïque et républicaine.

🖊 Agnes Matisson et Jean-Marie Matisson 🖊

un 10 janvier 2024 à la grande synagogue de Bordeaux

Les photos sont de Sarah Bromberg et de Valérie Hubert-Cassant

Article de Valérie Hubert-Cassant

Valérie Hubert-Cassant et Jean-Marie Matisson

Je le sais, cela faisait si longtemps que Jean-Marie Matisson souhaitait s’exprimer sur le Procès Papon, dont il fut l’un des plaignants, ici dans cette ville à Bordeaux où plusieurs membres de sa famille, petits cousins, oncles, tantes, cousine ont été capturés et déportés, mais surtout dans la Synagogue De Bordeaux, dans cet endroit tant d’autres citoyens bordelais, français, juifs de confession, furent emprisonnés, déportés et pour certains tués dans cette synagogue le jour de la rafle du 10 janvier 1944.

Pendant la conférence

Ainsi, 80 ans après et juste après les cérémonies de commémoration de la rafle, Jean-Marie a donné sa conférence dans une salle archi pleine, l’on a distribué les chaises jusqu’à ce qu’il n’y ai plus une seule.

Pendant la conférence

Beaucoup de questions, de souvenirs échangés, de sourires et de chaleur.

Les choses ont été dites.

Les trois organisateurs étaient Licra Bordeaux & Gironde avec sa présidente Sarah Bromberg, le CRIF Bordeaux-Aquitaineavec son président Albert Massia, le Bn’ai Brith, Mireille Levy et Isabelle Habib, le consistoire Israélite et son président, Erick Aouizérate.

Tard dans la soirée, heureux de partager ces moments précieux, nous avons levé nos verres à la liberté.


Sarah Bromberg, présidente de la Licra Gironde, Agnès et Jean-Marie Matisson

Commentaire de Jean-Marie Matisson

Val Hubert-Cassant Tellement juste ! Tellement juste ! Un œil extérieur qui me connaît bien et qui m’accompagne depuis tant d’années. Valérie et Alain sont devenus plus que des amis. Comme tu l’as dit un jour  »fier de cheminer à tes côtés  ». Apres années de combats. Il me semblait impensable que nous ne soyons que quelques juifs laïques à ester en justice contre Papon. Il me semblait impossible que la communauté juive ne soit pas avec nous. Il nous aura fallu attendre 8 ans 1980 1988 pour qu’elle se joigne à notre plainte contre Papon. Il nous aura fallu attendre 26 ans 1998 2024 pour qu’elle reconnaisse notre combat et nous invite. Hélas, je suis le dernier des premières parties civiles encore en vie mais voilà c’est fait. Erick Aouizérate à travers moi à rendu hommage au courage des premières parties civiles sans qui jamais l’état français n’aurait été condamné pour son rôle dans la déportation des Juifs de France.

à la fin de la conférence, dédicaces

Accessoirement j’ai pu parler à Boris Cyrulnik et lui poser une question qui me hante depuis les années 1980. Sa réponse me conforte dans le jugement que j’ai sur la malfaisance d’une personne ! Mais ce qui restera dans ma mémoire c’est la façon dont Boris s’est saisi de ma main, la prise et la serrée dans les siennes tout le temps que durait notre dialogue comme si son corps exprimait une profonde reconnaissance.

Voilà une page est tournée mon combat peut prendre fin.

Voeux 2024

­ Meilleurs voeux 2024­
­1942 – 2024Jean-Marie MatissonTransmettre et passer la mémoireLutter contre contre les totalitarismes hier, nazis et aujourd’hui, islamistes ­
Nazisme1942 – 1944  : Papon et l’Etat français condamnés. Le Juif est le baromètre de l’histoire.21 février 1944 Missak Manouchian et ses 22 compagnons fusillés au Mont Valérien 
21 février 2024 Missak Manouchian entrera au Panthéon ­
Islamisme
Assassinés par des terroristes islamistes 
Samuel Paty 16 octobre 2020
Dominique Bernard 13 Octobre 2023
Honorer Samuel Paty – Honorer la République
les villes donnent le nom de Samuel Paty à une voie.Toulouse – Bordeaux –  Montpellier – Fronton – Tournefeuille – Cahors – Figeac – etc.
­
Femme, Vie, Liberté Iran – Afghanistan – Pays islamistes . La femme est le baromètre de la laïcité.Nous devons nous opposer à l’offensive généralisée de l’islam intégriste contre la liberté des femmes­

S’informer, comprendre et transmettreRetrouvez les archives du procès Papon par ceux qui l’ont vécu durant 17 ans sur le site internet ci-dessous. Site internet des livres et de l’actualité de Jean-Marie MatissonS’informer, comprendre et transmettre
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 » Nous les Juifs « 

un édito, inspiré par la lecture de Gilles Finchelstein et l’écoute de Simon Moos

À deux reprises, la semaine dernière, je me suis surpris à dire lors d’une émission radio et d’une conférence, « nous les Juifs » alors que d’habitude, je dis « je suis un Juif laïque, issu d’une famille ashkénaze, arrière-petit-fils d’un Rabbin… » 


Au lendemain de ce 7 octobre, la journée la plus meurtrière contre les Juifs depuis la Shoah :  images insoutenables de femmes agonisantes trainées nues et violées, de familles entières immolées dans leur foyer, de bébés égorgés dans leur berceau, de femmes enceintes éventrées aux fœtus décapités, images dignes des expéditions génocidaires des Einsatzgruppen.

 
Et puis, à peine Israël décide-t-il de chasser les nazis du Hamas, on entend les lieux communs de la haine antijuive rejaillir de la boîte de Pandore dans laquelle ils étaient enfermés depuis 80 ans, les petits lieux communs du pacifisme aveugle : « quelle bande de brutes, ce conflit ne finira donc jamais » « si seulement, il y avait la paix » autant de phrases qui après l’empathie laisse place aux atermoiements intellectuels, aux équivalences et enfin à l’indifférence. 
Des médias refusent d’appeler le Hamas « groupe terroriste » (BBC ou AFP) ou pire les appellent « combattants palestiniens »
Certains responsables politiques inscrivent les massacres contre les Juifs dans les trames d’un proche Orient complexe. Déjà on contextualise l’horreur en partage des torts, on offre une grille de lecture politicienne, on parle de colonisation israélienne sur l’unique et minuscule terre juive de cette planète, on parle d’apartheid pour qualifier la seule démocratie libre d’une région entourée par des dictatures. Certains responsables politiques oublient que parmi les victimes et les otages du Hamas, figurent leurs ressortissants, pour la France 40 victimes et encore des otages.
 

Le monde tolère les Juifs quand ils sont à terre beaucoup moins quand ils se relèvent, pas même quand ils affrontent les mêmes barbares qui, hier, se réjouissaient de voir New York en cendre et Paris en sang. Depuis bien trop longtemps, nous hébergeons, nous protégeons les frères musulmans, les frères Ramadan, les auteurs des attentats de la rue des rosiers, de la Synagogue de la rue Copernic, de Charlie, de l’Hyper Casher, du Bataclan, de l’école Ozar Hatorah, les idiots utiles qui se déchaînent sur France Inter, comme Guillaume Meurice qui ose un « Netanyahou, un nazi sans prépuce ». 

Les Juifs sont fatigués de devoir se justifier,  

Les Juifs sont fatigués de devoir justifier la civilisation, 

 Les Juifs sont fatigués de devoir rappeler pourquoi la réponse à la barbarie ne peut pas se réduire à des marches contre le racisme et l’antisémitisme.  

C’est Manouchian, Churchill et De Gaulle que l’histoire désigne comme héros, pas Chamberlain, Pétain, Papon ou Bousquet qui se sont soumis au mal absolu. 

Alors, oui, la guerre est une crise humanitaire, mais Israël n’a pas voulu cette guerre, elle lui a été imposée, comme la France à Raqqa contre Daesh, comme la France libre et les alliés l’ont fait en Allemagne pour abattre le troisième Reich et Hitler. Fallait-il ne pas bombarder Berlin et laisser les usines de la mort tourner à plein régime à Auschwitz ?
Où étaient-ils ceux qui accusent Israël aujourd’hui, hier quand la France menait son combat contre Daesch ? Faut-il être Juif pour être toujours coupable ?

Si les valeurs judéo-chrétiennes qui ont prétendument façonné l’occident, si celles des lumières ne résonnent plus, je suis sûr qu’elles seront toujours défendues par le peuple qui les a transmises au monde.

le 16 novembre 2023

Hamas, Paty et République

Les événements perpétrés par les terroristes du Hamas en Israël ont bouleversé la parution de cette lettre d’info, je l’ai réduite à l’essentiel. Ils ont été pires ou l’égal des nazis il y a quatre-vingt ans.

Depuis vingt-six ans je parle de la Shoah bordelaise, du nazisme, de ses collabos et de l’Extrême Droite française, enfant naturel de Pétain. Je n’arrête pas de parler du danger de sa renaissance et pas que dans l’Extrême-Droite traditionnelle. Aujourd’hui, voilà qu’elle se concrétise avec cette nouvelle forme de nazisme qui est celle du terrorisme du Hamas : anéantir ou exterminer le peuple juif. Et ce sont encore les mêmes qui hier perpétraient les attentats de la rue des rosiers, de Charlie Hebdo, de l’Hyper Casher, du Bataclan, des enfants de l’école Ozar-Hatorah à Toulouse. Et pour moi qui défend la laïcité comme socle de notre République depuis cinquante ans, les assassinats de Samuel Paty et de Dominique Bernard rejoignent ceux des enfants d’Israël.  Décapiter un bébé ou décapiter un enseignant relève de la même barbarie. 

Ils ont peur de l’école de la République et s’en prennent à elle parce qu’elle est la meilleure réponse à leur intégrisme. Le fascisme islamiste est aujourd’hui l’ennemi de notre République et de nos valeurs. J’en suis à 49 conférences dans des synagogues, des temples maçonniques, des médiathèques, des collèges, des lycées, des émissions radio, etc. Mon agenda est plein jusqu’en Mars 2024. Les événements d’aujourd’hui ne font que renforcer mes convictions.

Lors d’une conférence sur les grands procès d’après-guerre que j’ai donnée récemment avec Stéphane Nivet, historien de Jean Moulin, une jeune femme nous a posé la question suivante:

 » Vous voulez dire que pour la rafle du Vel d’Hiv, il n’y a jamais eu de procès ? »  

Rien que pour elle, je continuerai.

Rien que pour ces bébés décapités, je continuerai.  

Rien que pour ces enseignants décapités ou égorgés,  je continuerai.

Car comme je le dis souvent tout est lié : la laïcité, l’universel, le combat contre le nazisme d’hier, le combat contre le nazisme islamiste d’aujourd’hui.

La laïcité n'est pas une opinion, c'est la liberté d'en avoir une