16 Juillet 1942, il y a 80 ans. Les années noires bordelaises.


Je ne mets aucun autre document que la photo des enfants Alisvaks, vous trouverez tous les documents relatifs aux rafles de juillet
1942 sur mon site…

Les archives du procès Papon

Les documents  familiaux ont été enrichis grâce à l’ouverture des archives du procès aux archives départementales de la Gironde …

Juillet 1942, les années noires pour toutes les familles juives françaises. Pour notre famille, seront raflés et déportés en Juillet six personnes, ce qui explique que nous soyons les premiers plaignants de l’Affaire Papon. Il fallait que ce soit des familles de déportés de Juillet 1942 qui déclenchent le procès pour Crimes contre l’Humanité. Trois couples, deux sœurs de ma grand-mère et leur mari et une de ses filles et son mari. Leurs cinq enfants échapperont à la déportation.  A Paris, Bousquet signe les fameux accords Oberg-Bousquet qui donnent les enfants aux nazis. Le décret d’application de ces accords entrera en vigueur en Août. Ceci explique cela.

Avant les premières rafles de Juillet.

Ce que beaucoup ignorent ou taisent, c’est que Bousquet, ministre de l’intérieur et ami de François Mitterrand et Legay, son délégué pour les territoires occupés préparent les premiers convois de déportation dès Juin 1942. Ils veulent faire partir un premier convoi depuis Bordeaux début Juillet. L’intérêt est qu’on ne parle pas de Drancy, mais de constituer un train qui roulera pendant plus de dix jours, vers la Pologne, on prévoit la nourriture et les couvertures en conséquence, car là où on les envoie, il fait très froid. Finalement, l’idée est abandonnée pour les rafles de Juillet. Les convois partiront à partir du 22 juillet de Drancy. Malgré ce qu’ils disent, ils savaient déjà…

Les enfants de juillet 1942

Parmi les Juifs arrêtés, figurent une centaine d’enfants. Papon les placera dans des familles d’accueil, les cars remplis des raflés s’arrêtent devant chaque maison de famille d’accueil. Le récit des hurlements des mères dans les cars bordelais quand on leur arrache les enfants, voire pour certaines les bébés est insoutenable. On imagine leur douleur… En Août, Papon ira les chercher dans les familles d’accueil, 81 enfants et les fera déporter. Ce que j’appelle le cœur du crime contre l’humanité, car à Bordeaux, rien ne l’obligeait à le faire. C’est ce qui ressort du procès.

Parmi ces enfants, cinq enfants de ma famille échapperont à la déportation.

Eliane, Claude et Jackie Alisvaks seront exfiltrés du Fort du Hâ par un policier, un juste ami de mon grand-père. Dora et Jean Husetowski, confiés à une autre sœur de ma grand-mère, Jese Brittman, s’échapperont. Ce sera une des rares famille d’accueil qui ne les remettra pas à Papon quand celui-ci vient les chercher. Cinq enfants sauvés de la déportation en juillet 1942. Leur âge : 2, 5, 7 et 9 ans.

Parmi les 81 enfants envoyés à Auschwitz, Maurice et Léon Zygel en réchapperont après avoir connu l’horreur d’Auschwitz, de la marche de la mort et de Bucchenwald.

Il fallait que cela soit dit, pour que les assassins de la mémoire, négationnistes et autres révisionnistes ne viennent pas salir et effacer la vérité.