un 10 janvier 2024 à la grande synagogue de Bordeaux

Les photos sont de Sarah Bromberg et de Valérie Hubert-Cassant

Article de Valérie Hubert-Cassant

Valérie Hubert-Cassant et Jean-Marie Matisson

Je le sais, cela faisait si longtemps que Jean-Marie Matisson souhaitait s’exprimer sur le Procès Papon, dont il fut l’un des plaignants, ici dans cette ville à Bordeaux où plusieurs membres de sa famille, petits cousins, oncles, tantes, cousine ont été capturés et déportés, mais surtout dans la Synagogue De Bordeaux, dans cet endroit tant d’autres citoyens bordelais, français, juifs de confession, furent emprisonnés, déportés et pour certains tués dans cette synagogue le jour de la rafle du 10 janvier 1944.

Pendant la conférence

Ainsi, 80 ans après et juste après les cérémonies de commémoration de la rafle, Jean-Marie a donné sa conférence dans une salle archi pleine, l’on a distribué les chaises jusqu’à ce qu’il n’y ai plus une seule.

Pendant la conférence

Beaucoup de questions, de souvenirs échangés, de sourires et de chaleur.

Les choses ont été dites.

Les trois organisateurs étaient Licra Bordeaux & Gironde avec sa présidente Sarah Bromberg, le CRIF Bordeaux-Aquitaineavec son président Albert Massia, le Bn’ai Brith, Mireille Levy et Isabelle Habib, le consistoire Israélite et son président, Erick Aouizérate.

Tard dans la soirée, heureux de partager ces moments précieux, nous avons levé nos verres à la liberté.


Sarah Bromberg, présidente de la Licra Gironde, Agnès et Jean-Marie Matisson

Commentaire de Jean-Marie Matisson

Val Hubert-Cassant Tellement juste ! Tellement juste ! Un œil extérieur qui me connaît bien et qui m’accompagne depuis tant d’années. Valérie et Alain sont devenus plus que des amis. Comme tu l’as dit un jour  »fier de cheminer à tes côtés  ». Apres années de combats. Il me semblait impensable que nous ne soyons que quelques juifs laïques à ester en justice contre Papon. Il me semblait impossible que la communauté juive ne soit pas avec nous. Il nous aura fallu attendre 8 ans 1980 1988 pour qu’elle se joigne à notre plainte contre Papon. Il nous aura fallu attendre 26 ans 1998 2024 pour qu’elle reconnaisse notre combat et nous invite. Hélas, je suis le dernier des premières parties civiles encore en vie mais voilà c’est fait. Erick Aouizérate à travers moi à rendu hommage au courage des premières parties civiles sans qui jamais l’état français n’aurait été condamné pour son rôle dans la déportation des Juifs de France.

à la fin de la conférence, dédicaces

Accessoirement j’ai pu parler à Boris Cyrulnik et lui poser une question qui me hante depuis les années 1980. Sa réponse me conforte dans le jugement que j’ai sur la malfaisance d’une personne ! Mais ce qui restera dans ma mémoire c’est la façon dont Boris s’est saisi de ma main, la prise et la serrée dans les siennes tout le temps que durait notre dialogue comme si son corps exprimait une profonde reconnaissance.

Voilà une page est tournée mon combat peut prendre fin.